BAB'AZIZ, LE PRINCE QUI CONTEMPLAIT SON ÂME

Dans un désert de sable, sous un soleil écrasant, une petite fille, Ishtar, et son grand père, Bab'Aziz, cheminent. Ishtar sert de guide au vieux derviche aveugle, mais ils semblent s'être écartés du chemin qui devait les conduire au grand rassemblement des derviches. Tout en marchant, le vieil homme raconte à sa petite fille l'histoire de ce jeune prince qui a abandonné son royaume et ses sujets pour contempler son âme penché sur l'eau.

Comme les deux longs métrages précédents de Nacer Khemir, conteur en images, "Bab'Aziz" est inspiré par l'esthétique et la pensée soufie. Afin de redonner à l'islam son vrai visage, le réalisateur recourt à la parabole, entremêlant les thèmes de la traversée du désert et ceux du conte initiatique. Les images aux couleurs chatoyantes, très composées, sont éblouissantes de beauté. Toutefois, les multiples références à la tradition et au folklore, l'usage de l'allégorie ésotérique et l'esthétisme léché de la photographie laissent un sentiment de préciosité un peu vaine et tendent à masquer la thématique sous-jacente. Un beau conte philosophique sur le sens de la vie.