BLUE

"Blue" (1993 - 75')

Dans ce long métrage - le dernier film du réalisateur anglais Derek Jarman, décédé du Sida en 1994 -, le regard du spectateur plonge dans un unique plan bleu de 75 minutes, à l'écoute d'une bande sonore signée Simon Fisher-Turner, rythmée par la voix du comédien principal John Quentin, ainsi que de Nigel Terry, Tilda Swinton et Derek Jarman en personne.

La voix dit le texte de Jarman, son expérience au quotidien face à la maladie et la cécité: rencontre avec l'ophtalmologue; cortège des amis disparus; avatars des analyses médicales; lecture de la liste des effets secondaires des médicaments. Courageux, ironique et radical, ce film abstrait se donne à voir comme une oeuvre testamentaire d'un des réalisateurs anglais parmi les plus atypiques.

"Glitterbug" (1993 - 54')

Avec ce film, Derek Jarman lègue en quelque sorte une biographie centrée sur ses années de jeunesse, à la manière d'un journal visuel, monté à partir des nombreux rushes super 8 que le réalisateur a accumulés de 1970 à 1986 (l'époque dorée avant l'épidémie du sida). Souvenirs d'amitiés, de soirées, de concerts et de tournages, ces fragments ne comportent pas de voix off. Seule la musique de Brian Eno est présente, et évoque, à sa manière, les plaisirs et les joies teintées d'une douce nostalgie des images.