Dans ce film-portrait, trois générations s'enchâssent comme une poupée russe : un fils filme son père qui évoque son propre père. Le jeune documentariste Simon Brook filme le metteur en scène de théâtre et cinéaste Peter Brook ; Peter Brook lui parle de Simon Brook senior, le chimiste russe qui quitta son pays en 1905 et qui le laissa trouver sa voie dans le théâtre. En suivant l'homme en famille et l'homme au travail, le film dépasse la simple autobiographie par l'accumulation impressionniste de petites touches cocasses ou graves. Mieux que tout pesant discours théorique, celles-ci permettent de saisir l'essence du travail d'un dramaturge qui, au fur et à mesure qu'il vieillit, a de plus en plus le goût de l'aventure et de l'expérience. On suit Peter Brook d'Oxford à Paris, en passant par le Japon ou l'Afrique et l'on comprend comment une statue précolombienne ou un jardin zen l'ont fait évoluer vers un théâtre de plus en plus ouvert, dépouillé et libre.
