CHRYSALIDE

Le belge Reynald Halloy nous revient en trio acoustique avec un album enregistré en "condition live" (mais sans public). Un choix qui s'est avéré judicieux, à l'écoute du résultat. Mais, ce qui nous interpelle ici, c'est surtout la démarche du chanteur-guitariste. Depuis des années, il compose une partie de son répertoire à partir de modes de la musique de l'Inde. Cette fois-ci, il est allé jusqu'à s'entourer de deux grands spécialistes en la matière : le belge Fabian Beghin qui joue aussi bien de la bansuri (flûte indienne en bambou) que de l'harmonium, et un virtuose des tablas, l'Indien Nabankur Bhattacharya. D'un autre côté, Reynald se nourrit d'artistes comme Dick Annegarn, Caetano Veloso et Gabriel Yacoub. Ces deux pôles d'inspiration le font fortement se rapprocher du chanteur français Antoine Loyer qui vient de sortir un premier album proposant sensiblement la même approche (Poussée anglaise, NL7521). Sur de nombreux titres comme les somptueux " Chrysalide ", " Nénuphar " et " Occident oxydé ", il réussit la fusion parfaite entre son orient et son occident. Les textes très sonores chantent une poésie de l'être que ne renierait pas, encore une fois, sieur Annegarn. Des chansons précieuses qui posent les questions intérieures et osent l'ouverture sur le monde. (GD)