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TAMALA 2010, A PUNK CAT IN SPACE
Animation en noir et blanc sur fond de musique electro-pop omniprésente,
graphisme simplet résolument rétro, voici le décor planté.
Film punk se déployant dans un univers « arty »
lorgnant vers le Pop Art, Tamala 2010 est une réalisation libre
et singulière développée par le collectif T.O.L (Trees
of Life) composé de graphistes et de musiciens. Cette curiosité
se construit comme une suite de séquences peu homogènes, s'apparentant
plus à une succession de clips vidéo qu'à un véritable
ensemble. De même, la conception graphique en images vectorielles se voit
entrecoupée de séquences en 3D (les seules pour lesquelles l'équipe
a reçu une aide extérieure), ce qui rend la trame narrative encore
plus hachée. Le prétexte à cette aventure singulière
le voici : en 2010, l'univers est dirigé par le conglomérat
Catty & Co qui régit l'ensemble du marché. Tamala est une
chatte immortelle à la recherche de ses origines. Son périple
va l'amener à atterrir sur une planète sujette au totalitarisme
de Catty & Co. Voyage chaotique dans un inconscient collectif trouble ou
expérience pluraliste très « tendance »,
à vous de juger. Quoi qu'il en soit, l'indifférence n'est
pas de mise ici. L es personnages décalés et subversifs (un doberman
sado-masochiste, une chatte punk au langage châtié…) ajoutent
à l'étrangeté de l'objet un côté « trash »
que n'aurait pas renié un Paul Morissey. Un film à ne pas mettre
sous tous les yeux, donc. À l'image de ses protagonistes, Tamala
2010 est une œuvre nihiliste, baignant dans l'indifférence
d'un monde duquel elle tente volontairement de se détacher. Tour à
tour contemplatif, bavard, agaçant ou mystique, Tamala ne s'offre
pas facilement et suscite une vaste réflexion sur des domaines comme
l'iconographie consumériste ou la diversité de l'expression artistique.
À noter, la participation de Béatrice Dalle qui prête sa
voix à une séquence du film.
(Michaël Avenia, Liège)