GESUALDO - DEATH FOR FIVE VOICES

Longtemps considéré comme un aristocrate dilettante et marginal, Carlo Gesualdo, prince de Venosa, fascinait les compositeurs modernes qui voyaient en lui un précurseur du modernisme. Stravinski ne put s'empêcher de se rendre deux fois sur sa tombe ! L'écriture de Gesualdo est caractérisée par un chromatisme extrême, à la limite de la dissonance, et n'aura pas d'équivalent avant l'aube du 20ème siècle. Sa vie et son oeuvre, d'une très grande expressivité, ont été marqué par une souffrance extatique, alimentée par le crime d'honneur dont il se rendra coupable sur sa femme et l'amant de celle-ci.

Le personnage ne pouvait que plaire à Werner Herzog, attiré par les caractères excentriques. La manière dont il traite le sujet est original. Herzog ne cherche pas à simplement présenter les faits, mais plutôt à éclairer le mythe Gesualdo, toujours aussi vivace et effrayant. Il donne bien sûr la parole aux historiens et aux musiciens, mais aussi aux habitants de Venosa et Gesualdo, afin de recueillir leurs sentiments au sujet de "leur prince". Ce portrait mêlant documentaire et fiction, art et horreur, folie et réalité, mythe et musique se termine sur le Palio dell'alabarda commémorant chaque année à Gesualdo la grande fête donnée par le prince en l'honneur du retour de son fils. Dans le tourbillon des festivités, la caméra s'attarde sur un écuyer qui, clin d'oeil ironique, sort son portable et appelle chez lui pour annoncer qu'il va bientôt rentrer, le film sur Gesualdo touchant... à sa fin !

Un livret de 22 pages en 3 langues (anglais, français, allemand) accompagne le DVD.