GLASGOW EYES

On sait depuis longtemps 30 ans que leur période de grâce créative est derrière eux (Pychocandy en 1985 et Darklands en 1987 ont été les déclencheurs de bien des vocations musicales), mais les frérots écossais, devenus bien malgré eux des icônes de l'indie rock, ne se sont jamais laissés aller à sortir de mauvais disques pour autant ! Sur ce seulement 8ème disque (en 40 ans !), ils ont conservé intact le goût des mélodies (sixties ?) un poil salopées et assombries, et un équilibre machines (synthé, boite à rythmes, bruitages) /guitares finement dosé, unies dans un minimalisme fécond. On retrouve du J.M.C pur jus (l'inaugural « Venal Joy », « Pure Poor », « Chemical Animal »), du Suicide pour dancefloor non éclairés (« Discothèque »), un hommage à Lou Reed et à son Velvet Underground (le conclusif « Hey Lou Reed »), une fausse parodie de Joan Jett qui sonne comme une vraie confession à propos de leurs premières amours musicales (« The Eagles And The Beatles »), et même de l'inhabituel (« Silver Strings ») ! La vieillesse n'est toujours pas un naufrage. (YH)