GRAVITY AND GRACE

A mi-chemin entre son dernier opus "Solo Piano Works" [UH9213] et un type de mouvements et d'orchestration caractéristiques de GAVIN BRYARS, la musique de CAROLYN HUME s'élargit à une formule à trois voix. Essai réussi : cette bande-son d'un rituel imaginaire, suspendue comme si le temps s'était figé au dessus d'elle, dispense une mélancolie et une tristesse propres à nous engloutir au centre le plus secret de nous-mêmes. Voyage dans les territoires insondables de l'âme. [www.orkhestra.fr]

Sixième disque de cette intrigante pianiste anglaise et sixième voyage vers d'infinis lointains, qui semblent s'assombrir de plus en plus et flirtent avec le néant ou l'abîme. Avec une dominante mélancolique, sinon emprunte de tristesse, Carolyn Hume continue inlassablement, mais en toute lucidité et en prenant le temps (les tempos sont tous très lents), d'explorer les paysages, attirée par quelque horizon inaccessible. Qu'elle ne soit pas de son époque, c'est une évidence, et pourtant sa musique, sombre et profonde, est d'une réelle présence. Insaisissable mais proche et ouverte, elle se situe totalement hors du temps, donc des modes, des écoles, très loin des jazz actuels (notez qu'il n'y a pas de date d'enregistrement). Et pourtant le jeu de piano, économe, sobre, sans effet, trouve la note juste, voulue, appuyée et résonnante sans la moindre lourdeur. Après quatre disques en duo avec le batteur Paul May, son précédent opus se jouait en solo [UH9213]. Un violoncelle ajoute ici une tonalité "classique" tandis qu'une voix très pure,parfois lointaine, parfois diaphane, tire quatre des huit pièces vers la mélodie. Un drame est en attente, sublimé dans une atmosphère musicale dont il est bien difficile de se détacher après l'écoute. [http://culturejazz2.free.fr]

Musique mélancolique. Bon disque dans le genre, bien senti.