HOOLIGANS

Étudiant en journalisme à Harvard, Matt est renvoyé pour un délit qu'il n'a pas commis. Il décide d'oublier son année ratée et part pour Londres voir sa soeur Shannon. Il y rencontre Pete, beau-frère de Shannon, jeune fan du club de West Ham et président d'un groupe de supporters. Réticent au départ, Matt intègre vite la bande de Pete et se prend à ses jeux. Il est mêlé aux bagarres d'après matches et autres embrouilles. La tension monte d'un cran le jour où un match est annoncé entre West Ham et les rivaux historiques de Millwall. Un lourd contentieux divise les supporters des deux camps...

Pour retranscrire à l'écran l'atmosphère des pubs anglais les jours de match, les odeurs de bière, de cigarette et d'hémoglobine après la baston au coin de la rue, certains pensaient qu'il ne pouvait y avoir qu'un homme. Le film tord joliment le cou à ce cliché puisqu'il est réalisé par une jeune cinéaste allemande, par ailleurs ex-championne de karaté, dont c'est le premier long métrage. Elle maîtrise à merveille l'aspect violent de cette plongée chez les hooligans. Le spectateur sent tout, la barre de fer dans les côtes, les dents qui volent et le sang qui gicle. Elle est moins adroite dans sa dénonciation des idées reçues. Son approche est lourde, le trait trop forcé et, paradoxalement, elle tombe dans la caricature en montrant ces hooligans qui, passée l'heure du match, reprennent le cours de leur vie. La faute à un scénario paresseux et romancé à outrance.