KNOXVILLE / HERMIT SONGS (+ COPLAND, THOMSON)

Né en Pennsylvanie en 1910, Samuel Barber commence à composer dès l'enfance. A la fois compositeur et chanteur (baryton), ses oeuvres même orchestrales sont emplies de ce lyrisme propre à la voix humaine. " Knoxville : summer of 1915 " est une partition pour voix soliste et orchestre commandée par la soprano Eleanor Steber qui la crée en 1948. Extraite de la nouvelle " Knoxville" de James Agee, partition et texte évoquent les souvenirs d'enfance du compositeur et de l'écrivain. Ecrite en un mouvement, cette mélodie intimiste nous plonge dans l'atmosphère des soirs d'été dans le Tennessee au tournant du 20ème siècle : images de faubourgs tranquilles s'agitant parfois ; nostalgie des soirées du sud américain où les familles se rejoignent pour passer un moment ensemble. Dès les premières mesures, le décor est planté grâce à un orchestre qui épouse parfaitement la voix soliste. Ne nous y trompons pas, ce conte idyllique relate certainement des évènements agréables de l'enfance mais également les dangers qui ont jalonné cette période de la vie du poète : l'apparente légèreté de la mélodie n'est elle pas un moyen de contrecarrer l'angoisse liée aux deux conflits mondiaux de la première moitié du 20ème siècle.

Le commanditaire de la pièce, Eleanor Steber l'interprète ici en 1950-51. Originaire de Virginie, elle est une des sopranos légendaires du 20ème siècle, abordant un répertoire allant de Mozart en passant par Wagner, Strauss et Verdi. Qui, mieux qu'elle peut comprendre toutes les facettes de " Knoxville " ? Marie de Wautier (2012).