L'INSTINCT MASCULIN

Oublions la vilaine pochette, en une de magazine pour hommes. L'Instinct masculin vaut mieux que ça. Tu seras un homme mon fils. Tel pourrait être le sous-titre de cet album qui s'achève avec la ballade « Je crois me souvenir de toi », ou le regard d'un enfant dans le ventre de sa mère. Un morceau très réussi. L'introduction est davantage convenue avec le variété-rock « L'instinct masculin ». Même ambiance pêchue dans « Perdu connaissance » où Fiori monte dans les aigus. Le reste alterne ballades optimistes, le premier single léger « Peut-être que peut-être » écrit par Jean-Jacques Goldman, « A la vie !» plus banal, et chansons intimistes. C'est le cas de « Dieu qu'elle était belle » et « Parce qu'on m'a dit ». Deux jolis titres ancrés dans la variété française la plus classique, où la tension émotionnelle va crescendo, grâce à une puissance vocale maîtrisée. Entouré de sa fidèle équipe (Patrick Hampartzoumian, Ariane Quatrefages, Lionel Florence) Patrick Fiori a signé plus de la moitié des onze musiques. C'est à lui que l'on doit la mélodie accrocheuse du duo avec Johnny Hallyday, composé sur un texte de l'ami commun, Goldman. « Je viendrai te chercher », entre sensibilité à fleur de peau et énergie rock, raconte les retrouvailles de deux frères que la vie a éloignés. Un futur single qui monte le niveau d'un cran. Toutefois, ce nouvel album manque encore de chansons à la hauteur de la voix de Fiori, et suffisamment incontournables pour que l'artiste possède (enfin) un répertoire digne de ce nom. (Paula Haddad sur www.music-story.com)