LE CHEMIN DE LA MAUVAISE ROUTE

"A l'aube des années soixante, le matériel de prise de vues s'allège, les pellicules noir et blanc sont plus sensibles. La vraie vie peut aller à la rencontre de la fiction. Le "cinéma vérité" prend son essor."

"Ici, pas de scénario prémédité mais l'auteur, au cours d'une enquête sur les bandes de jeunes asociaux, rencontre Colette (19 ans) et Jean-Claude (18 ans et demi). L'un et l'autre vivent en marge de la société. L'un et l'autre ont vu leurs jeunes existences être ballotées entre prison et bagne pour enfants. Avec le recours d'un vocabulaire limité, ils racontent leur vie, leurs occupations plus ou moins en contravention avec la loi, leurs relations épisodiques avec des familles quasi inexistantes, avec les autres jeunes, avec la justice. Ils énoncent leurs idées sur la guerre, sur l'amour, sur les enfants, sur la mode. En contrepoint de leurs propos, l'auteur suggère, illustre, aggrave, complète leur récit avec des images évoquant par analogie ou par contraste tous les sujets qu'ils éveillent."

"Initialement intitulé "Bon pour la vie civile", le film a subi en son temps les morsures de la censure. Cinquante ans après sa naissance au forceps, ce film méconnu qui doit sa résurrection à la générosité intellectuelle de Laurent Perrin, n'a pas pris une ride. Rebaptisé "Le Chemin de la mauvaise route" lors de sa sortie en 1963, il a été programmé avec "Cuba Si!" de Chris Marker au Studio de l'Étoile". Jean Vautrin