LES REMPARTS D'ARGILE

Le village s'éveille en même temps que s'élève le chant du muezzin en prière. Tous les matins, une jeune fille, Rima, va lentement au puits creusé non loin des maisons de pierre et, après avoir ramené son seau plein, se lave les jambes et le visage. Peu à peu, le village, situé aux confins du désert, reprend vie: hommes et femmes sortent de leurs maisons, vont au puits, préparent le café. Les enfants s'éveillent. Un cavalier selle son cheval et part vers l'horizon. Au terme de sa course, armé d'un pic de mineur, il attaque au flanc de la montagne un filon de sel gemme. Un jour il ne rentrera pas: qu'est-il devenu? À l'école, les enfants sont attentifs. Rima, à la fenêtre, écoute et, le soir à la lampe, elle répète la leçon avec un enfant. Rima vit chez sa famille adoptive; tous les matins, c'est elle qui va chercher l'eau, tous les jours c'est elle qui fait les courses; elle tente de déchiffrer les caractères sur le journal qui enveloppe ses emplettes... jusqu'au jour où le désir d'un autre monde sera plus fort. Chronique d'un village du Sahara algérien inspiré de l'oeuvre du sociologue Jean Duvignaud qui, en 1966, a écrit un livre sur son séjour de plusieurs années dans un village aux confins du Sahara tunisien. Bertucelli, alors ingénieur du son, découvre Chebika, le village, et prend contact avec Duvignaud. Tous deux sont désireux de tourner là-bas mais les contraintes imposées par le gouvernement tunisien sont telles qu'ils décident de tourner en Algérie, à Tehouda. Le film reçut le Prix Jean Vigo en 1971.

Interview - Entretien - Version commentée - Court métrage "Tricot "La branlette"".