LES RÉQUISITIONS DE MARSEILLE (MESURE PROVISOIRE)

En août 1944, à Marseille, d'importantes entreprises sont paralysées. Les dirigeants sont en fuite ou emprisonnés pour collaboration. Raymond Aubrac, Commissaire régional de la République, réquisitionne 15 de ces entreprises indispensables à l'effort de guerre. Pendant 3 ans, 15.000 Marseillais vont participer à la gestion de leur entreprise sous contrôle de l'État. Ces entreprises vont faire d'importants bénéfices. Cette expérience sans précédent n'a pas été retenue par la mémoire officielle. (Note d'introduction du film)

Des quinze entreprises réquisitionnées, seuls demeurent les hangars d'une usine qui réparait les locomotives à vapeur : les Acieries du Nord, à la Capelette, un quartier populaire de Marseille, alors à forte implantation communiste. Accompagnés par l'historien Robert Mencherini, les derniers acteurs de cette aventure, dont Raymond Aubrac, font revivre cet épisode inédit en revenant sur les lieux de leur travail. Le film questionne la mémoire de cette expérience sociale - la plus importante expérience de gestion ouvrière en France - née du Conseil national de la Résistance préconisant l'instauration d'une "véritable démocratie économique et sociale" qui résonne encore singulièrement avec les débats contemporains sur la valeur du travail et la finalité de l'économie.