LOVELY

Un des grands mérites du mouvement punk est d'avoir permis à un certain nombre de femmes de briser le sexisme ambiant autour du rock et de montrer au monde entier, que femme ou non, elles pouvaient elles aussi faire de belles conneries au nom de l'esprit de rébellion. Par la suite cela a changé la donne. Ainsi la pop, habituellement réservée depuis les sixties à des femmes dociles, cruches et mièvres, pouvait être prise d'assaut par des femmes au fort caractère et aux idées insidieuses derrière la tête. The Primitives figure donc cette réappropriation de la pop, voire même donne une nouvelle définition de la féminité : plus aguicheuse, plus mordante, mais sans se voir obligé de se contrefaire et de jouer les garçons. Chouchouté par Morrissey, le chanteur des Smiths, qui en faisait un de ses groupes préférés, The Primitives fut une des formations les plus importantes des années indie en Angleterre dans le courant de la décennie 80. Conciliant l'urgence des Ramones, les guitares crades des Jesus and Mary Chain et un sens de la mélodie pop digne des Buzzocks, le groupe de Coventry apportera un tourbillon de fraîcheur à la pop. Et permettra par la même occasion le retour des vêtements de cuir. Emmené par l'ultra sexy (et ultra blonde) Tracy, The Primitives signera quelques hymnes qu'on n'avait pas entendu depuis Blondie. C'est dire ! Et quel plaisir que d'écouter ces tubes en puissance, à la fois doux et pleins de morgue. Après quelques singles extraordinaires comme "Thru The Flowers" ou "Really Stupid", c'est sur le premier album "Lovely" (au son plus pur et travaillé) que le talent du groupe s'affiche au grand jour. Il sera la pierre angulaire du mouvement "Blonde", apparu en compagnie de The Darling Buds ou Transvision Vamps, au look similaire. (Blog X silence)