MADAME BLANCHE

Je n'ai pas sommeil ", nous confiait Dimoné sur son précédent album. S'il ferme désormais les yeux, ce n'est pas que Morphée ait finalement triomphé. Paupières closes mais les sens plus que jamais en éveil, Dimoné goûte pleinement les plaisirs souverains d'un royaume dont Madame Blanche détient les clés. Plaisir presque interdit, crânement affiché donc, des volutes assassines. Mais bien d'autres aussi, qui pareillement raclent la gorge, piquent les yeux, suscitent des vertiges exquis. Madame Blanche décuple les forces de vie, où l'on jette un regard amusé à la distance parcourue, au nuage de poussière soulevé, aux illusions et aux leurres croisés en chemin qui nous auront tantôt fait lever le pied, tantôt l'écraser au plancher. Tout ici grésille, irradie, bouillonne, crépite et éclabousse de vie. Les chansons de Dimoné nous font sentir vivants ; nerfs en pelote et sourire aux lèvres. Elles nous emportent, nous électrisent, nous rendent imperméables au cynisme de saison contre lequel le garçon semble de tout temps immunisé. L'amour, sans doute, derrière tout ça. cette Madame Blanche. Et puis, ceux qui l'on vu sur scène le savent bien, Dimoné a le plaisir hautement communicatif, la joie contagieuse ; un type qui à l'évidence, adore jouer, mais ne sait pas tricher, tiraillé entre pudeur et sincérité qui, de son propre aveu, se tendent des pièges en permanence. (http://sites.radiofrance.fr)