MANIA

Depuis qu'il s'est imposé dans le paysage musical francophone en 2015, Hamza n'a jamais renié ses fortes influences américaines. Il y a bien eu l'album Sincèrement, paru en 2022, qui le voyait rencontrer un succès inédit tout en s'aventurant, plus qu'à l'accoutumée, dans des contrées sonores hexagonales. Mais avec Mania, son quatrième long format, le voici qui renoue avec ses premières amours, les sonorités de Toronto en particulier, ce R&B proche de l'écriture automatique qui met en lumière les errements et les doutes. La noirceur qui en émane n'est que plus fascinante. Hamza dépeint un mode de vie destructeur fait de dope, de sexe, d'envies de s'échapper de ces vieilles habitudes hédonistes et de tiraillements intérieurs. Couplé à un sens de l'écriture tout à fait unique et aux productions majoritairement signées Ponko et Lucozu, Mania rayonne dans ce que son auteur sait faire de mieux. Il va également se frotter aux rythmiques africaines, comme sur les morceaux Megan, Toxic ou Afri, aux mélodies 80's très club sur Come & See Me, et convoque l'esprit de Werenoi, disparu un mois avant la sortie de l'album, sur le morceau Dragons, sans surprise ravageur et émotif. (Brice Miclet/Qobuz.com)