PROSERPINE, DRAME LYRIQUE EN 4 ACTES

L'attrait du fruit défendu. C'est ainsi que l'on pourrait qualifier l'attirance professée par l'Opéra-Comique  à la fin du 19ème siècle pour les femmes damnées. Depuis le personnage de Carmen mis en musique par Bizet en passant par la Traviata de Verdi, le monde des femmes fatales et des courtisanes attire les créateurs. Saint-Saëns ne fait pas exception.

Créée le 14 mars 1887 à l'Opéra-Comique, Proserpine est une courtisane de la Renaissance rompue aux amours coupables. Pour elle, « le véritable amour est un fruit défendu ; dès qu'elle y touche, c'est une torture. ». Le compositeur  se prend au jeu et fait de son héroïne un être de passion face à une rivale, Angiola bien fade. La partition tend vers le style de Wagner avec un usage déclaré du leitmotiv, des dissonances appuyées, des cris et de la fureur. C'est dans sa seconde version retouchée en 1899 que Palazzetto Bru Zane a choisi de présenter cette page peu connue du compositeur du Carnaval des animaux. Le choix des interprètes est parfait, leur diction hors pair donne toute sa saveur aux accents dramatiques de l'oeuvre. Un belle découverte.