REQUIEM & CLARINET CONCERTO

Les deux oeuvres présentes sur ce disque portent en elles le mystère de leur création. Elles ont toutes deux été composées en 1791, l'année de la mort du compositeur. On sait que le Concerto pour clarinette était destiné au clarinettiste virtuose Anton Stadler. Trois ans plus tôt, celui-ci avait mis au point avec le facteur viennois Théodore Lotz une clarinette de basset, un instrument aujourd'hui oublié qu'il était le seul à jouer et pour laquelle Mozart avait écrit un rondo qui sera repris dans son Concerto pour clarinette. On peut donc supposer que ce Concerto avait été écrit à l'origine pour clarinette de basset. La question n'est pas simple à trancher car il ne reste aucun autographe de la partition qui a subi quelques modifications avant d'être édité pour pouvoir être jouée sur une simple clarinette. Quoiqu'il en soit, une collaboration étroite avec le luthier Rudolf Tutz a permis à Benjamin Dieltjens de recréer ici la magie des sons de la clarinette de basset.

Le problème du Requiem est largement connu ! Inachevé à la mort de Mozart, cette oeuvre de commande a été terminée par un de ses élèves à la demande de la veuve du compositeur qui ne voulait pas rembourser l'acompte reçu. Le travail est incontestablement talentueux, d'autant qu'il était courant à cette époque, à l'instar de ce qui se faisait dans les ateliers de peinture, que des apprentis complètent les ébauches tracées par le maître. Leornado Garcia Alarcon a cependant décidé de n'enregistrer ici que les parties écrites entièrement de la main de Mozart, à l'exception du remarquable Lachrimosa complété par Süssmayer. Un choix certes discutable, qu'il justifie par une question quelque peu surprenante: Qui voudrait ajouter un bras à la Vénus de Milo ? Un point de vue qui a le mérite de bousculer nos habitudes !