Caresse ou uppercut ? C'est dans ce terreau ambigu qu'a été conçu le premier album de Solann, faisant suite à l'EP "Monstrueuse". Dès le Préambule parlé, la chanteuse nous incite à trouver de la beauté dans le paysage hivernal et décadent qui l'entoure. Avec son physique de sylphide et des musiques souvent éthérées, Solann veut donner l'apparence d'une artiste fragile qui, petit à petit, prendrait l'aspect d'une sorcière vengeresse. Une « sorcière réconfortante », tient-elle à préciser. Rome, le titre phare de l'album, est un parfait exemple de la Solann touch. Au son des arpèges de son cher ukulélé, elle se lance dans une chanson douce qui se transforme rapidement en hymne féministe fracassant. On retrouve cette même crudité cathartique dans Les Draps, un guitare-voix cinglant qui évoque les violences sexuelles faites aux femmes. Solann veut Tout cramer, conserver sa dignité à tout prix (Marcher droit) et elle n'a pas de scrupule à jeter des mauvais sorts à l'endroit de ceux qui abusent de leur pouvoir (Les Ogres). Elle pose également des mots forts sur l'anorexie (Petit Corps) et l'insomnie (Insomnie). Face à ces souffrances causées entre autres par le patriarcat, elle trouve du réconfort en se tournant vers la figure maternelle : dans Mayrig (qui signifie « maman » en arménien), Solann s'adresse à sa mère dans un mélange de rudesse et d'amour, accompagnée par un choeur fonctionnant comme un souffle vital, doux et rassurant. Avec sa douce colère, Solann est sans doute le nouveau visage le plus énigmatique de la scène française. (Nicolas Magenham/Qobuz)
- SOLANN Auteur-compositeur-interprète
- MARSO Compositeur, Mixage
- FOÉ Compositeur
- Victor LOH Compositeur
- Baptiste CARBONNIER Compositeur
- Alex GOPHER Mastering
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1
Préambule
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2
Mayrig
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3
Insomnie
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4
Rome
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5
Noctambule
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6
Les Ogres
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7
Comme les animaux
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8
Appelle-moi sorcière
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9
Les draps
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10
Petit corps
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11
Tout cramer
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12
L'oiseau
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13
Marcher droit