SYMPHONIE 4 / RAPSODIE ALTO / SCHICKSALSLIED

Pour célébrer dignement les 25 ans d'existence de l'Orchestre des Champs-Élysées, Philippe Herreweghe se propose d'enregistrer l'intégrale des symphonies de Brahms. Voici parue la Quatrième symphonie qui fait l'objet d'une lecture innovante. Tout se joue dans la transparence, la clarté d'articulation (instruments anciens obliges), les détails de l'instrumentation (Brahms était un grand orchestrateur) amenant une forme d'âpreté, d'économie des effets générant des émotions inédites. Nous sommes loin de la vision tendue dans de longues lignes d'un Klemperer. Ici, tout palpite de vie intérieure dans une sorte de rage et de puissance contenues qui n'éclatent pas. C'est surprenant mais efficace. La Rhapsodie pour alto se présente comme un pur moment de poésie porté par la voix d'alto enveloppante d'Ann Hallenberg. La force fait place ici à la tendresse mélancolique. Le Collegium Vocale Gent rejoint l'orchestre dans une synergie idéale. Un grand moment de beauté.