TE DEUM POUR LES VICTOIRES DE LOUIS XV

Pour la première fois depuis sa création le 17 novembre 1744 en l'église Sainte-Geneviève à Paris, le Te Deum pour les Victoires de Louis XV d'Henry Madin résonne en 2015 dans la Chapelle Royale de Versailles. Cette oeuvre liée à la guerre de Succession d'Autriche commémore la prise de Fribourg.

Stradivaria, ensemble baroque de Nantes dirigé par Daniel Cuiller et Les Cris de Paris, choeur de chambre dirigé par Geoffroy Jourdain, redonnent vie à cette oeuvre transmise sous forme fragmentaire et reconstituée pour l'occasion. L'interprétation du Te Deum, le plus long composé sous l'Ancien Régime, est complétée par celle du Diligam te, Domine, un motet à grand choeur rappelant le style de Lalande.

Né à Verdun en 1698, éduqué chez les Jésuites, ordonné prêtre, Madin est nommé en 1719 maître de musique des enfants de choeur de la maîtrise de Meaux aux côtés de Sébastien de Brossard. Sa carrière se poursuit à Verdun, à Bourges, à Tours puis à Rouen où il occupe des fonctions analogues. Le succès rencontré par ses motets au Concert Spirituel où son Diligam te, Domine est donné une vingtaine de fois entre 1732 et 1762, attire l'attention du roi qui le sollicite pour donner un coup de main à Charles-Hubert Gervais et André Campra à la chapelle de Versailles. Il est reçu officiellement sous-maître de la Chapelle du Roi à partir de 1738 aux côtés d'Antoine Blanchard. Il succède à Campra pour l'éducation des pages de la Chapelle royale dès 1742, fonction qu'il exerce jusqu'à sa mort survenue le 3 février 1748.

Cet enregistrement de qualité inégale offre l'occasion de découvrir l'oeuvre de ce compositeur qui n'est pas sans évoquer le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier.