TIME !

Et de quinze (albums) pour Eels ! Ou l'extension musicale du seul Mark Oliver Everett, alias E, actif depuis le mitan des ‘90s (Beautiful Freaks en 1996). Et ce n'est pas encore avec ce Time que le barbu reverra ses ambitions mélodiques (ou ses bizarreries ludiques) à baisse. L'étrangeté du quotidien y a toujours sa place (« Goldy » cause d'un poisson rouge !) et notre homme, qui ne choisit toujours pas son camp entre pop, rock, folk (et hip hop dans l'esprit) et a parfois tendance à mettre un peu trop de réverb' un peu partout, arrive encore à nous étonner. Sur « Lay with the Lambs » par exemple et son orgue entêté et ses échos sonores féminins. Ou encore sur le langoureux et zinzin « On The Bridge » aux airs de croisière fluviale terminale. Le fantôme de feu Mark Linkous (Sparklehorse) semble s'être penché sur « If I'm Gonna Go Anywhere » et le conclusif « Let Be Lucky » termine ce Time en fanfare. (YH)