TO ALL TRAINS

Ironie funeste du sort. Au moment où les premiers disques du 6ème album de Shellac sortaient de presse, le petit monde du rock indé (et au-delà) apprenait, atterré, la mort le 7 mai 2024 de son chanteur guitariste Steve Albini. Cet intransigeant ingénieur du son (qui refusait l'étiquette de producteur) binoclard américain qui, autant par ses groupes (Big Black, Rapeman & Shellac) que par ses innombrables travaux de production (Pixies, The Jesus Lizard et des dizaines d'autres) a quasiment défini un sous-genre musical à lui tout seul : le noise-rock. Sans jamais céder au jeu de la promo et bien que devenu hyper influent au cours du temps, Shellac restait un peu le passe-temps scénique de Mr Albini. To All Trains est une ultime démonstration de son savoir-faire : un rock balafré, brut de décrochage, sec comme une peau de lézard tannée au soleil, tout en ruptures rythmiques minimalistes assassines et montées en puissance teigneuses. 28 minutes bien serrées au collet de pure jouissance bruitiste à titre testamentaire... Merci pour tout Steve Albini (YH)