Heitor Villa-Lobos [1887-1959]

Biographie

Heitor Villa-Lobos est né en 1887 à Rio de Janeiro. Son père, professeur et fonctionnaire, était aussi musicien: il apprit à son fils la clarinette et le violoncelle. Heitor apprit également la guitare en cachette de sa mère qui aurait souhaité qu’il devienne médecin. Très jeune, Villa-Lobos joue dans des « chôros », groupes de musique populaire et, dès 16 ans travaille comme musicien indépendant. Il compose les Canticos Seranejos pour petit orchestre (1907). Désintéressé par ses études d’harmonie, il commence à voyager dans les différents états du Brésil  et vit de diverses prestations dans les villages. Ces déplacements lui permettent d’explorer  la culture indigène de son pays. De retour à Rio, il compose des opéras, des pièces pour cordes, pour piano, ainsi que de pièces liturgiques. Sa renommée s’étend alors bien au-delà des frontières brésiliennes.

L’aide qu’il reçoit de mécènes lui permet de séjourner à Paris où il rencontre de nombreux artistes, tels F.Schmitt, P. Picasso, F. Léger, etc.  Ses œuvres sont appréciées par le public parisien et c’est dans ce contexte qu’il exerce aussi la fonction de chef d’orchestre. En Europe, il dirige ses œuvres ainsi que celles d’autres compositeurs d’avant-garde. C’est lors d’un deuxième séjour aux Etats-Unis qu’il crée  Magdalena, une aventure musicale en deux actes  qui se situe entre opéra et comédie musicale.

Ses dernières années sont assombries par le diagnostic d’un cancer, ce qui ne l’empêche pas d’écrire un nombre impressionnant d’œuvres jusqu'à son Quintette instrumental de 1958. Il meurt l’année suivante, dans sa ville natale.

Esthétique :

Heitor Villa-Lobos  est un compositeur fécond qui a écrit pour toutes les formations : piano, cordes, musique de chambre, symphonies, concertos, opéras, etc.  La seule exception semblerait être la musique pour orgue. Ses œuvres de jeunesse sont marquées par une première partition importante, la Suite populaire brésilienne pour guitare, qu’il commença en 1908. Ensuite,  il écrit à un rythme effréné jusqu'à 1958, année de ses dernières œuvres avec, entre autres, Cuarteto n° 17, La niña de las nubes (opéra-comique), Bendita Sabedoria  (chœur à 6 voix) etc.

Devenu peu à peu, une légende vivante dans son pays natal, il n’a de cesse d’en étudier la musique folklorique et de l’incorporer à son style musical.

Parmi les œuvres du compositeur,  nous pouvons citer la Symphonie n°3 (1919) vraisemblablement écrite pour commémorer la fin de la première guerre mondiale.  L’opéra Yerma (1955), composé sur un texte de Federico García Lorca pas eu les honneurs d’une prestation concertante de la part des espagnols lors du 50e anniversaire de la mort tragique du poète. Les séries des Bachianas brasileiras sont conçues comme un hommage à Bach et témoignent du goût du compositeur pour l’époque baroque. Nous terminerons par un domaine dans lequel le compositeur excelle, le quatuor à cordes. Pour cette formation, il composera de 1915 à 1957.

Pistes d’écoute: