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Au coeur de l'ouvrage

Quelques métiers portés à l'écran

À l’image d’une ville comme Louvain-la-Neuve, où s’activent des travailleurs souvent invisibles, le cinéma a lui aussi la possibilité de mettre en lumière des occupations inattendues, avec leur part de poésie, de violence ou d’absurdité. En tentant d’éviter les représentations convenues, certaines fictions et certains documentaires choisissent de s’attarder sur des professions méconnues, déconsidérées, ou simplement mal comprises. Ils dévoilent ce qu’une description de fonction ne suffirait pas à expliciter : la répétition des gestes, un vocabulaire propre, le rapport à l’évolution des techniques, la solidarité qui soude entre eux les collègues, les petites trahisons nécessaires pour survivre à un système, ou encore ces moments de grâce où le travail se mue en une pure exaltation artistique.
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DISCOUNT

Louis-Julien PETIT
VD1129
Cinéma de fiction
DISCOUNT de Louis-Julien PETIT

Discount (Louis-Julien Petit, 2013)

Louis-Julien Petit compose, avec Discount, une comédie sociale où chaque employé de supermarché prend part au grand manège quotidien : faire le réassortiment des rayons, scanner les articles en un temps record, détruire les invendus. La force du film réside dans ses personnages ciselés avec beaucoup de naturel. Surveillance intempestive, consignes abusives, licenciements imminents : la pression transforme les petites rébellions en actes de résistance collective. Entre les rayonnages surchargés, la caméra saisit ces gestes de survie - les regards complices, la solidarité qui prend forme. Une chronique vibrante où la précarité se mue en épopée.

SHIFT

Pauline BEUGNIES
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Documentaires
SHIFT de Pauline BEUGNIES

Shift (Pauline Beugnies, 2021)

À Bruxelles, les livreurs à vélo Deliveroo incarnent le paradoxe du travail indépendant : derrière une liberté théorique se dissimule une pression bien réelle. Payés à la course, les cyclistes enchaînent les trajets sous la pluie, le vent ou le gel et l’urgence permanente les expose encore davantage aux dangers de la circulation. Pauline Beugnies filme les stratégies de survie : défier le code de la route, tenter de contrer les logiques de l’algorithme… Dans ce documentaire, la réalisatrice accompagne un mouvement de grogne à l’encontre d’une mesure qui éroderait encore un peu la maigre protection sociale de ces travailleurs. Entre deux livraisons se dessine le visage d’une ville où l’innovation rime avec précarisation.

DÉLICIEUX

Éric BESNARD
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Cinéma de fiction
DÉLICIEUX de Éric BESNARD

Délicieux (Eric Besnard, 2021)

Délicieux célèbre l’art culinaire avec une sensualité digne des natures mortes de Jean-Siméon Chardin ou de Jean-Baptiste Greuze. Avec ses clairs-obscurs et ses textures onctueuses, le film suit un cuisinier du Duc qui invente malgré lui le restaurant moderne. Chaque plan, savamment composé comme un tableau du XVIIIe, transforme les gestes du chef en un véritable ballet poétique : les crèmes fouettées, les légumes aux couleurs éclatantes et les croûtes dorées creusent l’appétit du spectateur, ce qui fait avant tout de cette fiction (qui s’appuie en partie sur des faits historiques) une ode picturale à la naissance de la gastronomie démocratique.

PERFECT DAYS

Wim WENDERS
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Cinéma de fiction
PERFECT DAYS de Wim WENDERS

Perfect Days (Wim Wenders, 2023)

En 2023, ce long-métrage de Wim Wenders crée l’événement à Cannes : le Prix d’interprétation pour Kōji Yakusho. Le film transfigure le métier de nettoyeur de toilettes tokyoïtes en rituel zen. À travers des gestes précis et des silences éloquents, le travailleur de l’ombre révèle une forme de sagesse et d’émerveillement. Un hommage lumineux à l’art de vivre dans l’instant, servi par une interprétation d’une rare justesse.

THE FRENCH

William KLEIN
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Documentaires
THE FRENCH de William KLEIN

The French (William Klein, 1981)

Dans cet objet (à nouveau) atypique William Klein porte son regard de photographe sur l’open de Roland Garros : une imagerie faite de plans serrés sur les pieds qui dérapent sur la terre battue, sur des parties de tennis interrompues par des épisodes pluvieux, des raquettes jetées… Mais le génie de Klein, c’est d’ignorer le spectacle officiel pour filmer les interstices - un entraîneur qui murmure, un ramasseur de balles complice, les vestiaires où l’on masse les égos autant que les muscles. Et dans un même temps, ce n’est pas seulement l’univers des tennismen qui est abordé ; involontairement, c’est aussi une époque déjà lointaine qui est si joyeusement décrite.

RESSOURCES HUMAINES

Laurent CANTET
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Cinéma de fiction
RESSOURCES HUMAINES de Laurent CANTET

Ressources Humaines (Laurent Cantet, 1999)

Dans son premier long-métrage, Laurent Cantet capte la grisaille d’une usine provinciale et son microcosme social. Frank, jeune stagiaire aux RH, est chargé d’appliquer les 35 heures Pourtant poussé par de bons sentiments, il se heurte à la méfiance des ouvriers (son père inclus) et aux manœuvres de la direction. Par une mise en scène dépouillée, le film expose les codes et non-dits d’un monde où le langage devient une arme. C’est un regard acéré sur l’impossible conciliation entre l’efficacité économique et la dignité humaine.

POPULAIRE

Régis ROINSARD
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Cinéma de fiction
POPULAIRE de Régis ROINSARD

Populaire (Régis Roinsard, 2012)

Il fallait beaucoup d’audace pour porter à l’écran l’univers étriqué de la sténo-dactylo. Une femme ordinaire, incarnée par Déborah François, se bat pour exister professionnellement dans les années 50 - une époque où le bureau était encore un territoire masculin. Sous la férule de son patron (Romain Duris), elle et sa machine à écrire tentent de se démarquer lors d’un concours international de vitesse. Populaire s’amuse des codes genrés de l’époque tout en les questionnant : il y a d’une part la machine à écrire qui est traitée comme un outil d’émancipation, le patron qui se prend pour un Pygmalion, et ces concours où l’on juge autant la tenue que la performance. Sous ses airs légers, cette comédie romantique esquisse le portrait d’une société en pleine mutation.

LE TRÉSOR DES POUBELLES

Samba Félix NDIAYE
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Documentaires
LE TRÉSOR DES POUBELLES de Samba Félix NDIAYE

Le Trésor des Poubelles (Samba Félix Ndiaye, 1989)

Ndiaye filme les récupérateurs de Dakar comme les architectes d’une économie parallèle. Son documentaire montre des enfants transformant des boîtes de lait en jouets, des forgerons recyclant des tôles en marmites: une débrouille qui défie la logique du gaspillage. Le ‘trésor’ ici, c’est cette intelligence collective qui fait des pauvres les véritables écologistes.

THE STORE

Frederick WISEMAN
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Documentaires
THE STORE de Frederick WISEMAN

The Store (Frederick Wiseman, 1983)

Wiseman plonge dans les entrailles du grand magasin Neiman Marcus à Dallas, transformant ce temple de la consommation en théâtre social. Sa caméra observe, sans commentaire, la chorégraphie minutieuse des vendeurs et vendeuses : sourires calibrés, mains ajustant des cravates, regards traquant les clients fortunés. Les réunions de managers révèlent l’envers du décor: quotas à atteindre, stratégies de séduction commerciale. Le film expose ainsi le luxe comme une industrie où chaque mouvement de tête est un calcul, chaque interaction, une transaction.

THANK YOU FOR SMOKING

Jason REITMAN
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Cinéma de fiction
THANK YOU FOR SMOKING de Jason REITMAN

Thank you for Smoking (Jason Reitman, 2005)

Ce film ose le pari inédit de plonger dans la tête d’un lobbyiste du tabac, métier rarement dépeint avec une telle franchise. Si Michael Moore avait déjà exposé la puissance des lobbies, Reitman va plus loin en adoptant le point de vue de Nick Naylor - incarné par un très charmeur Aaron Eckhart. Avec sa rhétorique toxique, Naylor transforme la science en opinions, n’hésitant pas à faire mentir les outils statistiques. La scène culte où les lobbyistes du tabac, des armes et de l’alcool comparent leurs stratégies autour d’un petit lunch, comme des chefs d’entreprise classiques. «Si vous argumentez bien, vous n’avez jamais tort», clame Naylor, résumant l’essence du lobbying - cet art de faire passer le poison pour du champagne. Fun fact : sur toute la durée du film, jamais on ne voit jamais un acteur fumer une cigarette !

DHEEPAN

Jacques AUDIARD
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Cinéma de fiction
DHEEPAN de Jacques AUDIARD

Dheepan (Jacques Audiard, 2015)

Ancien soldat tamoul devenu gardien de HLM en banlieue, Dheepan incarne les métiers de l’exil : ceux qu’on invente pour survivre. Audiard filme ces «faux jobs» (vendeur à la sauvette, femme de ménage) comme des zones de guerre alternatives, au cœur d’une cité gangrénée par la drogue et les règlements de compte sanguinaires entre bandes rivales. Dans ce nouveau contexte d’insécurité, Dheepan, stratège malgré lui, doit réinventer son rôle : tantôt gardien d’immeuble, tantôt guerrier solitaire ; il lui faut rejouer les anciens réflexes pour désamorcer les nouvelles menaces. Une palme d’or méritée pour ce

western urbain.

LE SENS DE LA FÊTE

Eric TOLEDANO
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Cinéma de fiction
LE SENS DE LA FÊTE de Eric TOLEDANO

Le sens de la Fête (Eric Toledano / Olivier Nakache, 2017)

Comédie sur les coulisses d’un mariage, où chaque métier (traiteur, DJ, photographe) forme une chaîne du désastre. La scène du soufflé qui s’effondre résume ces professions de l’éphémère : des mois de préparation pour quelques heures de grâce. Le film célèbre ces artisans de la joie qui dansent sur un volcan - entre clients rois et catastrophes techniques. Une ode tendre à ceux qui font semblant que tout est sous contrôle, alors que le champagne masque à peine la panique.

BLOW OUT

Brian DE PALMA
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Cinéma de fiction
BLOW OUT de Brian DE PALMA

Blow Out (Brian De Palma, 1981)

Travolta incarne Jack, preneur de son pour nanars policiers, dont la vie bascule en enregistrant un accident mortel. De Palma filme ce métier technique avec un fétichisme sensuel : micros dans la nuit, bandes magnétiques qui tournent, ondes sonores transformées en indices. Le film pousse Blow-Up d’Antonioni dans ses retranchements : là où le photographe doutait de ses images, le bruiteur de De Palma trouve une vérité dans le son - plus fiable

que l’œil. La scène finale, où le cri enregistré se mêle à un feu d’artifice, scelle ce manifeste : le cinéma est affaire de fréquences cachées, et tout métier artistique est une enquête sur le réel.

VINGT DIEUX

Louise COURVOISIER
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Cinéma de fiction
VINGT DIEUX de Louise COURVOISIER

Vingt Dieux (Louise Courvoisier, 2024)

Courvoisier filme avec dévotion le métier de fromager (Comté) dans le Jura. Les plans contemplatifs sur les mains qui caillent le lait, les caves où mûrissent les meules, révèlent un savoir-faire millénaire menacé par l'industrialisation. Le titre fait référence aux vingt fleurs sauvages qui doivent composer les prairies pour obtenir le lait parfait - une alchimie végétale que les derniers artisans défendent comme des moines copistes. France rurale en sursis.

DANCER IN THE DARK

Lars VON TRIER
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Cinéma de fiction
DANCER IN THE DARK de Lars VON TRIER

Dancer in the Dark (Lars Von Trier, 2000)

Björk incarne Selma, ouvrière tchécoslovaque immigrée et passionnée de comédies musicales, qui perd progressivement la vue. Von Trier filme son usine comme un enfer industriel où les machines rythment sa descente aux enfers. Les séquences musicales, tournées en numérique avec une centaine de caméras, transforment le travail à la chaîne en chorégraphies oniriques - chaque cliquetis d’outil devient percussion. Un film où le métier d’ouvrière se mue en tragédie grecque, et où la musique est l’ultime échappatoire à une réalité impitoyable.

DEPARTURES

Yojiro TAKITA
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Cinéma de fiction
DEPARTURES de Yojiro TAKITA

Departures (Yojiro Takita, 2008)

Departures (2008) suit Daigo, un violoncelliste contraint de devenir nōkanshi (croque-mort) dans un Japon rural. Ce métier, méprisé socialement, lui révèle peu à peu un rapport sacré à la mort, bien loin des conceptions et des tabous occidentaux. Le film dépeint avec lenteur et délicatesse les rituels d’embaumement, transformés en cérémonies presque chorégraphiées. Ces scènes, d’une beauté sobre, interrogent notre propre rapport à la mort – souvent cachée, médicalisée.

SHADOWS IN PARADISE

Aki KAURISMÄKI
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Cinéma de fiction
SHADOWS IN PARADISE de Aki KAURISMÄKI

Shadows in Paradise (Aki Kaurismäki, 1986)

Dans ce film de ses débuts, le cinéaste finlandais ne propose pas un, mais deux métiers peu montrés au cinéma. Le film raconte l’histoire d’amour (compliquée) entre une caissière de supermarché et un conducteur de camion poubelle (interprétés par ses fidèles complices, Kati Outinen et Mati Pelonpää). Faut-il y voir une trace des métiers exercés par Kaurismäki lui-même (facteur, ouvrier du bâtiment…) ?

Un Homme Sage-Femme (Martine Asselin, 2018)
https://www.filmfriend.be/fr/movies/un-homme-sage-femmeun-homme-sage-femme

Martine Asselin, 2018 https://www.filmfriend.be/fr/movies/ un-homme-sage-femme Louis Maltais aime les défis. À 27 ans, cet ancien artiste de cirque entreprend sa formation pour devenir le premier homme sage-femme au Québec. Pendant 4 ans, le film suit Louis dans son parcours initiatique. Au-delà de la profession de sage-femme, il raconte une histoire universelle. Une histoire de transformation, celle d’un homme qui, malgré les épreuves, les doutes et les idées reçues, est déterminé à vivre sa passion.

LE BALAI LIBÉRÉ

Coline GRANDO
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Documentaires
LE BALAI LIBÉRÉ de Coline GRANDO

Le Balai Libéré (Coline Grando, 2023)
En 1975, les femmes de ménage de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve se mettent en grève et licencient leur patron. Avec l’aide de leur syndicat, elles créent leur coopérative de nettoyage, «Le Balai libéré», et deviennent propriétaires de leur entreprise. Cinquante ans plus tard, le personnel de nettoyage de l’UCLouvain rencontre les travailleuses d’hier : travailler sans patron, est-ce encore une option ?

SALESMAN / GREY GARDENS

Albert MAYSLES
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Documentaires
SALESMAN / GREY GARDENS de Albert MAYSLES

Vendeur de bibles, Salesman (Albert et David Maysles,1969)
Pendant six semaines les deux frères documentaristes suivent dans une approche de cinéma direct (légèreté et souplesse du dispositif de tournage) quatre vendeurs porte-à-porte qui essayent de refourguer des Bibles onéreuses à des clients souvent pauvres de la Nouvelle-Angleterre. Jusqu’à ce que l’un de ces « embobineurs » professionnels traverse une crise existentielle.

WORKING GIRL

Mike NICHOLS
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Cinéma de fiction
WORKING GIRL de Mike NICHOLS

Working Girl (Mike Nichols, 1989)

Working Girl livre le témoignage involontaire de la représentation du monde du travail à la fin des années 1980. Malgré le ton léger d'une comédie romantique, le film expose sans fard une vision patriarcale structurelle : les femmes y sont presque toutes cantonnées au rôle de secrétaires (à une exception près). L’une d’elles, Tess, défend avec combativité une entreprise audacieuse auprès de sa hiérarchie. Aujourd'hui, le décalage est flagrant : nos sociétés ont évolué, et ces stéréotypes provoquent davantage de malaise que de rires. Le film, malgré ses limites, offre l'occasion de mesurer le chemin parcouru… et celui qui reste à faire.

SIMONE BARBÈS OU LA VERTU

Marie-Claude TREILHOU
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Cinéma de fiction
SIMONE BARBÈS OU LA VERTU de Marie-Claude TREILHOU

Simone Barbes ou la Vertu (Marie-Claude TREILHOU, 1979)

Plus de 20 ans avant Jacques Nolot (La Chatte à deux têtes) et Brillante Mendoza (Serbis), un film sur les petits rituels du travail au quotidien dans un cinéma porno. Dans ce film-ovni à la fois drôle et stylisé, existentiel et romantique, faisant le pont entre le cinéma populaire des années 1930 et la Nouvelle Vague, deux ouvreuses tuent le temps dans un espace (le couloir du cinéma) où les hommes ne font que passer…

MESSAGE À CARACTERERE INFORMATIF

QH0649
Autres
MESSAGE À CARACTERERE INFORMATIF

Message à caractère Informatif (Nicolas & Bruno, 2005)

Bienvenue dans un univers de cravate-moustaches 100 % tergal , 100 % gagnants ! Les cadres supérieurs ont enfin trouvé un espace d'expression – libre : les pires films d'entreprises des années 70/80 entièrement détournés par Nicolas et Bruno pour des moments tout en tendresse, tout en détresse, mais toujours vraiment très intéressants.

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