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I.A.

Intelligences artificielles au cinéma

Les intelligences artificielles au centre de nombreuses discussions depuis que ChatGPT est sur toutes les lèvres, effraient autant qu’elles fascinent. Au fil des débats, on entend souvent dire que la réalité dépasse – ou finira par dépasser – la fiction. Celles présentées dans cette médiagraphie, qu’elles datent des années 1960 ou de la dernière décennie, sont justement le reflet des espoirs et des craintes de leur époque vis-à-vis d’une technologie qui, la plupart du temps, n’existait pas encore. Ainsi, les médias sélectionnés, en projetant un futur régi par des machines – humanoïdes ou non – dotées d’une conscience et de sentiments, soulèvent des questions relatives à l’éthique, mais aussi à la connaissance, aux relations, aux émotions, interrogeant souvent en creux ce qui fait notre humanité.
I.A.

Une biblio-médiagraphie réalisée par Médiathèque Nouvelle en association avec le B3, Centre de ressources et de créativité de la Province de Liège, destinée à accompagner l'activité Apéro Ciné sur ce thème.


Bibliographie

Alexandre Pachulski : Génération I.A. : 80 films et séries pour décrypter l'intelligence artificielle (2020) – 791.2 PACHULSKI (Référence B3)

Quatre-vingts films et séries décryptés sont autant d’exemples pour comprendre ce qu’est l’intelligence artificielle, comment elle affecte nos vies et comment elle fait évoluer notre avenir. Blade Runner nous aide à envisager qu’un robot peut ignorer en être un, Her ou Zoe nous font prendre conscience qu’il est possible d’aimer une IA, alors que Robocop nous montre les limites des robots capables de tuer. Certains de ces éléments de fiction se trouvent déjà dans nos vies et le cinéma nous aide à appréhender les enjeux de l’intelligence artificielle pour mieux la maîtriser. (Quatrième de couverture)
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Génération IA


Médiagraphie

Kogonada : After Yang (2022) – VA1568

Adapté d’une nouvelle de l’écrivain Alexandre Weinstein, After Yang propose une vision futuriste du foyer, multi-ethnique et éminemment transhumaniste. Transposé dans cet avenir dont la désirabilité n’est pas ici l’objet, le schéma du couple moderne – à ce point absorbé par sa carrière professionnelle qu’il en oublie de se consacrer à sa progéniture – se voit ainsi revisiter par l’assistance ultra-technologique d’un androïde : le techno sapiens. Au contraire des intelligences artificielles imaginées par Alex Garland pour Ex Machina, ce dernier questionne sans ambages l’écart de nature qui le distingue de ses créateurs. De là à formuler le désir d’éprouver des émotions proprement humaines ? Par-delà ce prisme anthropocentré, lequel est davantage dénoncé que promu par le cinéaste Kogonada, le film donne à voir une recomposition de la famille nucléaire au sein de laquelle l’humanoïde devient un membre à part entière, quitte à tisser des liens dont la puissance est à la hauteur de leur finitude. (SD)


Steven Spielberg : A.I. Intelligence artificielle (2001) – VA0009

Projet de longue date, initié par Stanley Kubrick dans les années 1970 puis achevé finalement par Steven Spielberg, A.I. est une adaptation de la nouvelle Supertoys Last All Summer Long de Brian Aldiss. À sa sortie, le film reçut un accueil plutôt mitigé, certains reprochant à Spielberg d’avoir édulcoré le travail de Kubrick. Si l’on retrouve bien des réminiscences du "style Spielberg" (notamment Rencontres du troisième type), A.I. recèle cependant quelque chose de particulier, loin des blockbusters auxquels le cinéaste nous avait habitués. Dans cette revisite moderne du conte Pinocchio, le scénario prend le parti de nous livrer le point de vue d’un androïde en quête d’humanité. Mais quelle est donc cette humanité à laquelle il aspire et surtout pourquoi ? A.I. soulève bon nombre de questions sur ce qui définit l’humain et sur son devenir, mais aussi sur l’asservissement de son environnement et ses conséquences. (MA)
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Michael Rymer, Jonas Pate : Battlestar Galactica (2004) – VB1187, VB0487

Inspirée d’une série space opera éponyme de la fin des années 1970 - début 1980, Battlestar Galactica se déploie entre 2004 et 2009 en quatre saisons (plus deux téléfilms et une préquelle, Caprica) comme un récit de survie faisant écho au livre de l’Exode. Une flotte regroupant les 50 000 survivants des Douze Colonies fuit dans l’espace sous la protection d’un vieux porte-vaisseaux, le Galactica, à la recherche de la Terre perdue des origines. Des humains, en majorité polythéistes, sont poursuivis par les Cylons, leurs créations robotiques révoltées qui ont pour dessein l’éradication de la race humaine. Ces derniers ont évolué, passant de modèles d’androïdes métalliques indifférenciés et perfectionnés (surnommés « grille-pains ») à des séries d’humanoïdes de chair synthétique, virtuellement immortels (les Douze) dont plusieurs, vivant parmi les humains, ont oublié leur origine. Mais, monothéiste et dotée de personnalités propres, une frange des Cylons en vient à envisager une trêve et à rejoindre l’humanité résiduelle dans sa quête de l’Eden promis. (YH)
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Denis Villeneuve : Blade Runner 2049 (2017) – VB1696

Film inscrit dans le prolongement de Blade Runner (1982) de Ridley Scott, lui-même adapté du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick, Blade Runner 2049 narre l’histoire de Joe (ou KD6-3.7), un policier chargé de traquer les derniers réplicants de la première génération. Aujourd’hui décimés, ces androïdes humanoïdes « déviants », autrefois conçus par la Tyrell Corporation, ont été remplacés par des modèles « stabilisés » (comme l’est Joe/K) de la Wallace Corporation. À l’issue d'une de ses investigations, Joe découvre les restes d’une réplicante morte lors d'une césarienne, attestant de l’impossible : un être artificiel aurait accouché d’un hybride mi-humain, mi-androïde. Le film bascule alors vers un récit qui est autant une quête des origines qu’une recherche d’identité, brouillant les frontières entre le biologique et l’artificiel (K a une compagne holographique), entre le passé vécu et reconstruit (les souvenirs implantés), et pose la question de l’espoir dans un monde saccagé. (YH)
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Alex Garland : Ex Machina (2015) – VE0666

Variation sur plusieurs thèmes : le mythe de Pygmalion, le savant fou, la révolte des machines, la créature de Frankenstein, etc., le film d’Alex Garland est un thriller cérébral qui pose de nombreuses questions. On y suit le jeune programmeur Caleb, invité par son patron, Nathan, dans sa résidence isolée afin de faire passer un test de Turing à la gynoïde Ava. Génie auto-proclamé, Nathan se révèle instable, amical un moment et méprisant le suivant. Sa création, au visage de femme et au corps cybernétique, vit enfermée dans une chambre vitrée. Elle semble posséder une conscience propre et éprouver une grande curiosité pour le monde extérieur, et développer des sentiments pour Caleb. Le trio entame un ballet dangereux, observé en coin par Kyoko, servante et souffre-douleur de Nathan. Huis-clos hypermoderne, Ex Machina est une réflexion cyberpunk et féministe qui revisite le classique thème gothique de créatures supérieures, réduites en esclavage, se révoltant contre leur seigneur et maître. (BD)
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Spike Jonze : Her (2013) – VH0656

Une techno-romance à l’intérieur d’un monde dépouillé de contacts humains. Theodore, malheureux et dépressif, tente d’effectuer un reset sur un divorce douloureux. Il n’a envie de voir personne, mais il ne supporte pas de rester seul. La régénération se trouve dans l’achat d’un logiciel. Il se réconforte avec cette voix artificielle. Elle « s’appelle » Sabrina. Il comble un vide. Il tombe amoureux. Il devient dépendant d’un produit, ce que l’on appelle sentiment, au cœur d’un futur bien plus proche qu'on ne le pense. L’interférence entre les êtres vivants s’efface : mise en garde ou fatalité ? (StS)
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Peter Graham Scott : The General (série Le Prisonnier) (1967) – VP6338

Le contexte qui a vu naître la série TV Le Prisonnier est lié à la guerre froide. Un ex-agent des services secrets britanniques est retenu captif d’un village dont on ne sait où il se situe. Un lieu quadrillé de micros et de caméras, dans lequel les individus portent des numéros à défaut d’identité. Qui sont les gardiens ? Qui sont les prisonniers ? La paranoïa règne, y compris au niveau des Numéros 2 qui se succèdent au fil des épisodes et tentent, par divers stratagèmes coercitifs, d’obtenir des renseignements du Numéro 6.
Parmi les thématiques visionnaires qu’aborde la série, il y a la manipulation et l’uniformisation du savoir par l’intelligence artificielle. Dans l’épisode The General, un professeur d’histoire promet une rapide acquisition des connaissances (3 ans de cours en 3 minutes !). Le « Général », un ordinateur qui a réponse à tout s’il est suffisamment « nourri » d’informations, restitue les données du professeur par voie télévisuelle ; en réalité, un formatage des esprits grâce à une technologie innovante plongeant les « étudiantes » et les « étudiants » en état d’hypnose devant leur écran. (MR)
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Kôji Fukada : Sayônara (2016) – VS2143

Dans un Japon sinistré, une jeune femme attend de mourir auprès de son androïde. Fait inédit, le rôle de cette dernière échoit à une véritable intelligence artificielle. Comme l’on peut s’y attendre, le lien de solitude qui unit les deux personnages renforce leur intimité. La nature robotique de l’une influe positivement sur la qualité de la relation tout en la rendant plus déchirante pour la fraction d’étrangeté qu’elle contient. L’androïde se borne à poser des questions et à y répondre. Contrairement à l’humaine, elle connaît ses limites. Elle sait qu’elle ne sait pas. Elle ne se hasarde pas à supposer, à inventer, à mentir. Socratique, elle interroge – et offre les réponses qu’elle possède. Ainsi, de même que ce défaut d’imagination représente une forme de sagesse, son absence d’affects pourrait bien constituer le socle d'une sensibilité vraie, ayant pour corollaire la curiosité, l’attention. Il n’est rien de ce qui se dit entre la femme et la machine qui ne puisse se dire entre deux personnes humaines. Ou entre deux machines. (CDP)
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Allez, partons ! ("Sayônara" de Koji Fukada)
Dans un Japon sinistré, une jeune femme attend de mourir auprès de son androïde, incarnée, fait inédit, par un véritable …
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Allez, partons ! ("Sayônara" de Koji Fukada)


Jonathan Nolan, Lisa Joy : Westworld (2016-2022) – VW0223

À Westworld, quand on naît robot, vivre et revivre n’est guère une option enviable. C’est toute une population d’androïdes que ce parc conçu pour le divertissement d’humains fortunés retient prisonniers. Dotés d’une identité personnelle et d’un but à atteindre, ils agissent selon les grandes lignes d’un script dont ils ne peuvent pas dévier. Loin du mythe de l’Éternel Recommencement qui, avant d’irriguer l’hypothèse transhumaniste, postulait celle d’une conscience parvenue à la maîtrise de ses temporalités intimes, l’immortalité des robots convoque une savante malédiction. Les réparations multiples dont ils font l’objet ne sont pas seulement absurdes, de par leur caractère traumatique elles sont avant tout cruelles. Leur soumission repose sur un conditionnement fragile. Leurs gestes, leurs propos, leurs élans ont beau tenir en quelques algorithmes qu’un simple glissement de doigt sur une tablette peut modifier, conçus à l’image des usagers, ils portent leurs qualités et leurs défauts à un dangereux niveau de perfection. (CDP)
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Westworld : somptuosité du vivant
La Genèse à l'ère des robots : comment la série HBO, par le biais de l’intelligence artificielle, propose un vibrant …
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Critique
Westworld : somptuosité du vivant


Une biblio-médiagraphie de Médiathèque Nouvelle et du B3 réalisée par Michaël Avenia, Pierre Baps, Vanessa Bours, Simon Delwart, Catherine De Poortere, Marion De Ruyter, Benoît Deuxant, Yannick Hustache, Marc Roesems, Shirley Saive et Stanis Starzinski.

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