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Japon ancien / moderne

Flying wild hog : Trek to Yomi (2022) – SW2175
Trek to Yomi est un jeu vidéo d’action-aventure en side-scrolling (défilement horizontal,) inspiré du Japon féodal et des classiques du cinéma samouraï, notamment les oeuvres d’Akira Kurosawa. Le joueur incarne Hiroki, un jeune guerrier affrontant dilemmes moraux et combats violents lors de son périple vers le Yomi, l’au-delà japonais. Se distinguant par une esthétique cinématographique en noir et blanc, le jeu allie affrontements dynamiques, exploration narrative et immersion dans la philosophie du bushido, le code d’honneur des samouraïs. (TM)
Masaki Kobayashi : Rébellion (1967) – VR1237
L’action de Rébellion est située durant la période d’Edo. Une période de paix, reposant sur une soumission absolue à l’autorité des shoguns et retranscrite à l’image à travers le décor, entièrement fait de lignes et d’angles droits. Néanmoins, Masaki Kobayashi choisit de représenter une vision du bushido – un ensemble de préceptes moraux auxquels les samouraïs étaient supposément astreints – dans laquelle la loyauté est certes importante, mais est toujours à mettre en balance avec l’honneur personnel. La dramaturgie indispensable au récit est contenue dans cette part de libre arbitre que le cinéaste ménage à ses protagonistes en voie de révolte. (SD)
Takashi Miike : Hara-Kiri : mort d'un samouraï (2011) – VH0584
Hara-kiri : Mort d’un samouraï constitue un remake d’une réalisation de Masaki Kobayashi. Si Takashi Miike s’est spécialisé dans le thriller et l’horreur, sa filmographie comporte en effet quelques réalisations de chanbara – films de sabre – dans lesquelles il a démontré toute son appétence pour le gore. Le cinéaste réserve ainsi un traitement ultra naturaliste à une scène de seppuku : le fait, pour les samouraïs, de s’éventrer comme ultime recours au déshonneur, à une époque où ceux-ci sont souvent déchus de leur statut et deviennent des rōnins. La bande son a ici toute son importance puisque, pour une large part, la béance de la plaie n’est pas montrée frontalement. (SD)
Akira Kurosawa : Le Garde du corps (1961) – VG0929
Avec Le Garde du corps, Akira Kurosawa propose une double satire. Celle du kabuki, ce théâtre populaire aux acteurs grimaçants dont il était un fervent critique. Le film se met d’ailleurs au diapason du personnage de Sanjuro, sorte de metteur en scène s’amusant devant le caractère tragicomique de l’imbroglio auquel il a contribué. Mais aussi celle d’un pays dont la réouverture au monde après 200 ans de repli national – occidentalisation et industrialisation obligent – correspond au moment où les Japonais prennent conscience de l’obsolescence de leur modèle de société, faisant écho à la reconversion du samouraï dans le mercenariat. (SD)
Takeshi Kitano : Zatōichi (2003) – VZ1070
Zatoichi est un personnage de masseur itinérant – également aveugle et particulièrement doué dans le maniement du sabre – très populaire entre les années 1960 et 1980, aussi bien au cinéma qu’à la télévision. Dans ces productions, l’univers des bakuto, ces joueurs professionnels itinérants, précurseurs des yakuzas, est ainsi retranscrit. La version de Takeshi Kitano possède une dimension humoristique, caractéristique de son cinéma. Le gore, s’il est omniprésent, est représenté de façon suffisamment invraisemblable pour que le film devienne avant tout une forme de parodie du chanbara, à base de plans graphiques et de combats chorégraphiés à l’excès. (SD)
Kenji Mizoguchi : Ugetsu monogatari (1953) – VC7093
Dans un Japon du XVIe siècle en proie à la guerre civile, deux beaux-frères plutôt pauvres nourrissent leurs rêves de grandeur. L’un, Genjuro, potier doué, consent à tous les sacrifices pour aller faire de bonnes affaires en ville, tandis que son beau-frère est obsédé par l’idée de devenir un samouraï. Ce dernier y parviendra par un coup de pouce du destin alors que l’artisan se verra subjugué par les charmes d’une étrange princesse. Film en noir et blanc sis aux frontières du conte moral et fantastique et à la mise en scène virtuose, où les femmes payent le prix fort (abandon, prostitution) de la cupidité, de l’égoïsme et de la lâcheté des hommes. (YH)
Nintendo : Emio – L'Homme au sourire (2024) – SW2292
Emio – L’Homme au sourire est un jeu d’aventure de type visual novel qui marque le retour de la série après 35 ans d’absence. Le joueur incarne un détective enquêtant sur le meurtre d’un collégien retrouvé avec un sac en papier arborant un visage souriant, rappelant une série de crimes non élucidés. L’histoire, centrée autour d’une légende urbaine et d’une série de meurtres inquiétants, agit comme une métaphore des angoisses profondes ressenties dans la société japonaise moderne, faisant écho aux réalités parfois cachées derrière l’apparente harmonie sociale du pays. (TM)
Takeshi Kitano : Hana-bi (1997) – VH0169
Dans ce film contraste où la violence brute le dispute à la beauté stupéfiante des couleurs (la peinture, le mont Fuji) et à la rigueur absolue du cadrage, se trouve un duo d’hommes marqués par le destin. Ancien officier de police blessé par balle, Horibe est cloué dans sa chaise roulante et sa solitude, tandis que son ex-collègue, le très taciturne et silencieux Nishi (Kitano lui-même), se consacre désormais à sa femme, atteinte d’une leucémie incurable. Ce dernier, qui a partie liée à un gang de Yakuza, se met hors-la-loi le temps de régler ses dettes, d’offrir une possibilité de rédemption artistique à son ex-collègue et de partir pour une ultime randonnée amoureuse. (YH)
Hirokazu Kore-eda : L'Innocence (2023) – VI0482
À la croisée du réalisme documentaire et du drame social, le cinéma de Kore-eda s’inscrit dans la lignée des grands maîtres japonais que sont Ozu, connu pour ses drames familiaux et son style épuré, Naruse et Mizoguchi, pour leur attention à la condition féminine, et enfin Imamura, chantre d’un art au service de marginaux mêlant critique sociale radicale et recherches plastiques. Mais c’est plus directement le Rashomon de Kurosawa que rappelle par sa forme L’Innocence. En s’appuyant sur une narration éclatée entre plusieurs points de vue, Kore-eda scrute le milieu scolaire comme un révélateur de ce que la société fait aux relations humaines. (CDP)
Ryusuke Hamaguchi : Asako I & II (2019) – VA6605
Dans ce film, septième long métrage du réalisateur, on perçoit l’influence de Kiyoshi Kurosawa avec lequel Hamaguchi a collaboré au début de sa carrière. Fourmillant de détails sur la vie quotidienne d’un Japon contemporain, affairé et ultra urbanisé, la narration introduit presque par effraction l’élément surnaturel que représente le dédoublement d’un de ses personnages. Au déroulé de cette éducation sentimentale frappée du sceau de l’étrangeté participent également le théâtre et le documentaire, autres pans essentiels du travail du cinéaste. Dans cette forme hybride, le film avance avec légèreté, sans grands effets, à l’image de son héroïne, un pied dans le réel, un pied dans l’imaginaire. (CDP)
Satoshi Kon : Perfect Blue (1997) – VP2058
Mima abandonne sa carrière de chanteuse pour devenir actrice. Elle accepte un rôle dans une série télévisée, ce qui n’est pas au goût de ses fans (admirateurs ? suiveurs ? pour éviter la répétition de « fans ») L’un d’entre eux la traque, dévoilant sa vie sur Internet et menaçant ses proches. Épouvantée, Mima devient folle… Ce film dénonce les abus et la toxicité exercés par certains fans, paralysant une artiste lorsqu’elle décide d’un changement d’orientation dans sa carrière. Une plongée dans un cauchemar éveillé au sein du star système. (JDL)
Kinji Fukasaku : Battle Royale (2000) – VB1181
Le Japon a promulgué une loi nommée « Battle royale » destinée à rétablir la discipline dans l’esprit des jeunes du pays. Une quarantaine d’entre eux est envoyée sur une île avec pour seul but de s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Munis de colliers explosifs et d’armes aléatoires (allant d’un couteau à une mitraillette), ils ont trois jours pour participer à ce jeu mortel, sous la supervision de leur ancien professeur, Kitano. Ce film est une inspiration des oeuvres actuelles, comme le film Hunger Games, ou encore de jeux vidéo comme Fortnite. (JDL)
Une médiagraphie réalisée par Médiathèque Nouvelle pour la bibliothèque Brand Whitlock.
Par Jean De Lacoste, Simon Delwart, Catherine De Poortere, Yannick Hustache et Thierry Moutoy.
Pour toute information : contenu@mediatheque.be
Illustration : Rogério Toledo
Utilisation gratuite sous la Licence Unsplash