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L'émerveillement
Une médiagraphie de Médiathèque Nouvelle réalisée à l'occasion du festival Intersection #6 de la fédération Incidence.
Alice Rohrwacher : Les Merveilles (2014)
Dans un village en Ombrie, un apiculteur d’origine germanique vit à l’écart du monde avec sa femme et ses filles, dans une sorte de gynécée autarcique. L’émerveillement ne se limite pas au titre de ce film (lié à une émission télévisée qui y est évoquée). La beauté bouleversante est ailleurs : dans l’utopie de cette famille hors normes, dans les rapports des corps au paysage, dans le soin des humains pour leurs ruches (les abeilles sortant de la bouche de la jeune fille pour librement se promener sur son visage) et à la manière tellement sensible d’Alice Rohrwacher de le filmer. (PD)
LES MERVEILLES
Éric Pauwels : Lettre d’un cinéaste à sa fille (2000)
En 2000, Éric Pauwels réalise, depuis la cabane au fond de son jardin bruxellois, un film-essai dans lequel les images et les mots se cherchent, finissent par se trouver, sans jamais se coloniser mutuellement. Au son crachotant d’un vieux calypso, un kaléidoscope d’images éclectiques (des fleurs, un chat, un hibou de pierre, etc.), en noir et blanc comme en couleurs, sous le soleil éclatant comme sous la neige ou la pluie, sont montées en une danse sensuelle. Proposé à sa fille et au public comme un cadeau mystérieux, le film offre la promesse d’un usage du monde et une initiation douce à la liberté la plus grisante. (PD)
LA TRILOGIE DE LA CABANE
Hirokazu Kore-Eda : I Wish (2011)
Dans une région du Japon où les volcans respirent encore, deux frères séparés après le divorce de leurs parents maintiennent le contact vaille que vaille et décident de se revoir en un lieu très chargé de sens à leurs yeux - un hypothétique point aléatoire du réseau ferroviaire où se croisent les nouveaux TGV nippons - et d’y exprimer leurs vœux les plus secrets. Entre parents désenchantés et grands-parents (souvent) facétieux, Kore-Eda capte l’émerveillement de l’enfance, faite de rêves et d’innocence. (YH)
I WISH - NOS VOEUX SECRETS
Denis Villeneuve : Premier contact (2016)
L’arrivée de douze vaisseaux aliens aux quatre coins du globe plonge la Terre dans un climat de fin du monde. Linguiste de renommée mondiale, Louise Banks, toujours meurtrie du décès de sa fille, est convoquée en tant qu’experte afin de tenter de nouer un premier contact. À rebours de tant de films SF où une rencontre du 3e type signifie la fin d’une humanité dépassée sur le plan technologique, Villeneuve pointe la puissance insoupçonnée, émerveillante, des langages comme moyens d’échanges possibles entre formes de vie « intelligentes », et de la réciprocité du partage comme vecteur d’espoir. (YH)
PREMIER CONTACT
Antoine Armedan : Un rêve une vie (2025)
Ce quatrième album marque certainement une étape dans le parcours d’Antoine Armedan qui choisit de se consacrer entièrement à sa carrière musicale. Il prend en charge tous les aspects de la réalisation, de l’écriture aux arrangements et enregistre dans le studio de Francis Cabrel. Le temps est venu de vivre son rêve à fond. Même s’il débute en évoquant le burn-out qui est à l’origine de ce nouveau chapitre, c’est l’optimisme et la joie qu’il éprouve à partager ses chansons qui l’emportent. Des refrains pop qui font du bien et qui seront certainement repris en chœur lors des concerts, mais aussi des ballades sensibles qui touchent par leur sincérité. (GB)
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu (1910)
Dans la forêt mystérieuse du sorcier Kastcheï, Ivan, fils du Tsar, aperçoit un oiseau aux couleurs de feu. Il volète près du pommier dont il subtilise chaque nuit une pomme d’or. Ivan veut l’attraper, une folle poursuite s’engage… En magicien, Stravinsky joue avec les timbres instrumentaux afin de restituer ces images merveilleuses d’ailes en mouvement, de plumage doré et de jardin luxuriant. L’oiseau pépie, ce sont les flûtes, les clarinettes et le piccolo qui le représentent. Il s’envole ? De grands arpèges s’échappent de la harpe. Il picore : la trompette, le hautbois et le cor l’imitent. Le cor, la trompette et le basson : c’est Ivan qui s’approche furtivement de l’oiseau. Aux cordes, glissandos, trilles et trémolos esquissent l’apparition timide de l’oiseau. Fermez les yeux et imaginez… (NR)
CLEFS DE L'ORCHESTRE: STRAVINSKY: L'OISEAU DE FEU
L'OISEAU DE FEU / CHANT DU ROSSIGNOL
Steven Spielberg : Les Aventuriers de l’Arche perdue (1981)
Bien que (re)voir ce film puisse être un grand plaisir pour tout amateur et amatrice de films d’aventure mêlée de fantastique, il n’est question d’émerveillement que dans une des dernières scènes. L’Arche d’Alliance aux pouvoirs incroyables est un objet sacré cité dans l’Ancien Testament (celui d’un Dieu terrible) convoité à la fois par l’archéologue-aventurier Indiana Jones à des fins scientifiques et par des nazis pour asseoir leur domination sur le monde (l’action se déroule peu avant la Seconde Guerre mondiale). Dans une des scènes finales, l’Arche est ouverte, mais à l’émerveillement devant les manifestations divines qui s’en dégagent succède le châtiment de ceux qui n’auraient jamais dû être témoins de l’immontrable, l’inhumain. (MR)
LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE
Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil : Arbres – Un voyage immobile (2001)
C’est par hasard qu’un jour les cinéastes entendirent Francis Hallé parler à la radio. Le botaniste français, par son approche scientifique et sensible, avait éveillé leur curiosité. Ses mots disaient la complexité du monde végétal et la diversité des arbres : séquoia géant, baobab au tronc difforme et mou, arbre étrangleur, arbre qui marche vers la mer, etc. Le film est né des échanges qu’ils eurent durant dix ans, à une époque où internet n’existait pas encore. Réalisé aux quatre coins du globe, ce très bel essai poético-scientifique nous invite à porter un regard différent sur les arbres et prendre le temps de nous laisser surprendre par ces êtres vivants, proches et si différents de nous. (MR)
ARBRES
Thomas Salvador : La Montagne (2022)
En mission à Chamonix, Pierre, ingénieur en robotique, quitte son travail pour bivouaquer à 4000 mètres d’altitude. Ses marches à travers la neige et la glace lui révèlent une montagne d’une ampleur à la fois organique et surnaturelle. Attiré par des lueurs étranges, il s’enfonce dans la roche et disparaît plusieurs jours. À son retour, son bras est devenu lumineux. Pour raconter cette aventure qu’il interprète lui-même, Thomas Salvador recourt à des trucages artisanaux fondés sur des effets de lumière, et à une mise en scène épurée où ellipses et hors-champ font surgir du réel sa part de merveilleux. (CDP)
LA MONTAGNE
Beyoncé : « Halo » (2008)
Cet hymne à l’amour vécu comme une ascension émotionnelle rappelle à quel point les registres de la passion et du sacré peuvent se confondre. L’orchestration – nappes de synthétiseurs, cordes et chœurs – confère au morceau une solennité liturgique, tandis que la voix de Beyoncé, d’abord retenue, se donne tout entière dans le refrain. L’être aimé auquel elle s’adresse tient de la grâce divine, dont l’aura – ce « halo » du titre – semble illuminer l’ensemble du réel, dépassant la sphère intime pour investir la totalité du sensible. Vécu comme une révélation, l’amour devient ici abandon extatique, capable de transfigurer le monde. (CDP)
I AM... SASHA FIERCE
Freddy Zucchet : Arthur et la soupe d’étoiles (2012)
[Album-CD illustré - Dès 3 ans]
À la tombée de la nuit, quand la maison dort, Manette, la grand-mère d'Arthur, sort discrètement avec son panier pour aller cueillir des étoiles. Le lendemain, Arthur découvre des pâtes scintillantes en forme d’étoiles dans sa soupe. Manette aurait-elle vraiment décroché le ciel ? Arthur et la soupe d’étoiles mêle rêve et réalité avec tendresse, dans un univers où l’amour des grands-parents ouvre les portes d’un monde merveilleux, capable d’apaiser les petits tracas du quotidien. Tiré de la collection Arthur et son petit monde, cet album s’accompagne de chansons originales qui font écho aux mondes imaginaires de l’enfance. (ND)
ARTHUR ET LA SOUPE D'ÉTOILES
Jean-Pierre Kerloc’h : Le magicien d’Oz (2014)
[Album-CD illustré - Dès 5 ans]
Dorothée, une petite orpheline du Kansas, vit avec son oncle, sa tante et son fidèle chien Toto. Un jour, elle rêve de s’envoler vers un pays merveilleux, au-delà de l’arc-en-ciel, quand soudain, un terrible cyclone les emporte, elle, son chien et sa maison dans un univers féerique… Fidèle au roman de L. Frank Baum, ce livre-CD magnifiquement illustré mêle narration et extraits musicaux du célèbre film de 1939. Il restitue l’essentiel du récit original : un monde étrange et enchanteur. Les illustrations pleine page évoquent avec éclat la magie du Pays d’Oz et de ses personnages fabuleux. Un album à découvrir les oreilles et les yeux grands ouverts. (ND)
LE MAGICIEN D'OZ
Une médiagraphie réalisée par Geoffrey Briquet, Philippe Delvosalle, Catherine De Poortere, Nathalie Droeshaut, Yannick Hustache, Marc Roesems et Nathalie Ronvaux.
Crédit photo : © clay-banks-2WHFw6sRsZw-unsplash