Noël

Noël en musiques et en jeu

A Christmas Journey - Chœurs d'Enfants et de Jeunes de La Monnaie, Benoît Giaux

Avec les Chœurs d’Enfants et de Jeunes de la Monnaie, embarquons dans un voyage aux pays des souvenirs, ceux bercés par les chants traditionnels de Noël. Partant du Puer Natus est nobis grégorien, nous traversons l’Europe, parcourant nos régions (Liège, Ardennes, Flandres), la France (dont Entre le Bœuf et l’Âne gris, si joliment harmonisé !), l’Espagne, le Pays Basque, l’Italie. De l’autre côté de l’Atlantique, nous découvrons les chants de Noël imprégnés de jazz, avant de nous tourner vers les Noëls plus populaires (Tino Rossi, la Marche des rois…). Une avant-dernière escale nous mène au royaume des Carols anglais, juste avant de se clôturer sur le chant de Noël Stille Nacht, rendu célèbre car il donna lieu à la première trêve de Noël dans les tranchées en 1914 (voir le documentaire « Premier Noël dans les tranchées »). Un programme qui a les accents de la simplicité, de la magie et de la joie que cette fête appelle. Réjouissant ! (NR)

Noël ! Christmas ! Weihnachten ! - Hans-Christophe Rademann, Rias Kammerchor

C’est à une célébration de Noël toute en finesse et en mystère que nous convient le Rias Kammerchor et Hans-Christoph Rademann. Autour des thèmes de la nuit, de la Vierge Marie, de la jubilation et de la réflexion, le programme est conçu comme un voyage tant littéral que mystique et symbolique : de l’obscurité de la nuit à la lumière du jour, de la promesse d’un renouveau à l’avènement du Christ. Parcourant les siècles, il nous propose des œuvres de l’époque baroque (Eccard), romantique (Bruckner, Mendelssohn, Brahms, Bruch…) et du XXème siècle (Pärt, Poulenc). Il se clôture – lui aussi - par le cantique Stille Nacht. L’interprétation du chœur berlinois est de toute beauté. (NR)

Florent Marchet – Noël's Songs

Avec la sortie de Noël’s Songs en 2011, Florent Marchet enrichit sa discographie d’un « album de Noël ». Il y revisite ce répertoire, mêlant trois compositions originales aux reprises. Des plus populaires (Vive le vent, Douce nuit, Petit Papa Noël) aux moins prévisibles : Serge et Nathalie de Nougaro, Noël à la maison de Jean-Louis Murat, Joyeux Noël de Barbara ou encore Les neiges de Finlande d’Edith Piaf. Le pari est réussi, Marchet parvient à emmener ces titres dans son univers pop et mélancolique tout en gardant juste ce qu’il faut de l’« esprit de Noël » des originaux.

En fin d’album, une sombre et énigmatique lecture musicale : « Dijon, 24 décembre » mérite quelques explications. Il s’agit d’un texte paru dans France Soir en 1951 et lu par le comédien Nicolas Martel (que l’on pouvait déjà entendre sur l’album Frère animal). Il relate un étrange épisode qui secoua Dijon en décembre 1951 lorsque le clergé conservateur décida de brûler sur le parvis de la cathédrale, une effigie du Père Noël considéré comme un usurpateur et hérétique. (GB)

Animal Crossing New Horizon - Jeu Nintendo

Sorti en mars 2020, en plein confinement, le nouvel opus d’Animal Crossing a été pour beaucoup une véritable porte de sortie virtuelle.

Le principe du jeu est très simple : vous vous retrouvez à faire du camping sur une ile. Au fil des heures de jeu, des liens vont se tisser avec les autres insulaires et votre humble demeure en tissus va se transformer en une véritable maison (moyennant finance). Il est même possible d’inviter d’autres joueurs sur son ile.

Pour prolonger l’expérience de jeu, Nintendo propose des évènements saisonniers : carnaval, Halloween, … Les fêtes de fin d’année vont aussi avoir droit à leurs festivités avec le jour des cadeaux. Durant le mois de décembre, vous pouvez offrir des cadeaux aux autres habitants, construire des bonhommes de neiges. Du 24 au 25 décembre, Rodolphe le renne vous aidera à distribuer des paquets cadeaux et le soir du 31 décembre, un compte à rebours égayera les dernières heures de l’année avec un feu d’artifice à minuit.

L’esprit de Noël est aussi virtuel. (TM)

Chilly Gonzales : A Very Chilly Christmas

Le facétieux Canadien exilé à Paris se fend d’un album pianistique où il reprend la crème des classiques de Noël en mode quasi instrumental. Le grand romantique, qui a définitivement adopté le peignoir et sortie de bain comme tenue de scène, s’attaque de façon dépouillée et comme s’il avait posé son piano dans votre salon à côté du sapin, aux incunables du genre (« Jingle Bells », « Silent Night » …) ainsi qu’aux scies pop auxquelles on n’échappe plus à chaque fin d’année (Wham, Mariah Carey…). Bien que seul à la tâche sur une majorité de titres, le grand escogriffe ouvre parfois sa porte aux voix. Celle de sa compatriote Feist pour un titre original (« The Banister Bough ») et à deux reprises à cet autre parisien d’adoption qu’est le grand Jarvis Cocker (de feu Pulp), qui partage la politesse vocale avec la chanteuse canadienne susnommée le temps d’un superbe « Snow Is Falling In Manhattan ». Beau. (YH)

Noël au cinéma

Edward aux mains d’argent - Tim Burton

Si le scénario d’Edward aux mains d’argent n’est, pour l’essentiel, pas axé sur la fête de Noël, Tim Burton ouvre et conclut pourtant son histoire par un décor hivernal hautement évocateur. C’est d’ailleurs l’origine même de la neige qui est ici en question, point de départ et dénouement de l’œuvre qui, par ailleurs, célèbre la différence en ce qu'elle a d’exceptionnel et non de péjorativement marginal. Par conséquent, quelle autre manifestation annuelle que le réveillon du vingt-quatre décembre pour en mettre en scène le climax ? (SD)

Krampus - Michael Dougherty

Krampus est l’une de ces comédies de fin d’année cynique et inattendue qui s’amuse avec la famille dysfonctionnelle, la bien-pensance, les codes des contes fantastiques et le film d’épouvante. Appuyé par des dialogues piquants et subulés, tout y passe drôlement. D’abord la critique d’une fête plus consumériste que fraternelle, ensuite la différence de classe sociale et l’antisémitisme au sein d’une même famille, la violence des rapports adolescents, la fragilité du couple… Mais c’est sans compter la malédiction qui va s’abattre sur cette maison, transformant peu à peu la comédie sociale en une comédie d’épouvante qui réserve bon nombre de surprises tant visuelles que narratives. C’est hilarant, épique et jouissif avec une Tony Collette au mieux de sa forme. (JJG)

Premier Noël dans les tranchées - Michaël Gaumnitz

Fait quasiment inconnu, à la Noël 1914, moins de six mois après le début de Grande Guerre, des soldats allemands et anglais du front de l’ouest, épuisés par une guerre qui s’éternise, souffrant des mêmes conditions de vie (faim, froid, éloignement de la famille…) sortent des tranchées et fraternisent avec l’ennemi : cessez-le feu tacites, partages de repas, de cigarettes, parties de football… Ces faits, bien que marginaux (ils ne concernent pas l’ensemble du front et seront différents selon les endroits), susciteront une vive réaction de la part des états-majors respectifs. L’intérêt de ce docu-fiction, basé sur des lettres de soldats et illustré par des images d’archives, des reconstitutions et des animations, réside dans le fait qu’il reflète le réel état d’esprit et le courage de certains belligérants et nous entraîne à adopter une position nuancée devant les clichés engendrés par toute guerre. Si la presse britannique fait écho de ces évènements dès 1914, le sujet demeura tabou chez les Allemands et les Français, censés se haïr. Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du XXème siècle et grâce à l’évolution des mentalités que ces témoignages, longtemps condamnés, referont surface. (MB)

Le saviez-vous ? Le clip de la chanson Pipes of Peace de Paul McCartney met en scène cette trêve :

Le film français Joyeux Noël, de Christian Carion relate cet épisode historique :

Gremlins - Joe Dante

Avec Gremlins, réalisé en 1984, Joe Dante bouscule le catéchisme cinématographique propre aux films de Noël pour accoucher d’un objet hybride, quelque part entre la comédie, le récit fantastique et le film d’épouvante puisque, rappelons-le, plusieurs scènes relèvent ni plus ni moins d’une hargneuse boucherie qu’on se gardera bien de recommander à de jeunes enfants. Une occasion pour le cinéaste de lever le voile immaculé de Noël et, ce faisant, contribuer à problématiser le paradoxe propre à cette fête qui, si elle mérite sans doute sa réputation de ciment social, occulte encore davantage le sentiment de solitude accru dont elle est aussi la cause. (SD)

Santa & Cie - Alain Chabat

Pas de chance pour le père Noël quand, le 15 décembre, tous les lutins qui secondent Santa dans la préparation des cadeaux tombent subitement dans un coma profond. Envoyé sur Terre par sa femme pour chercher un remède, il se fait arrêter par la police de Paris et échoue dans la famille de son avocat présumé. Ici, le père Noël campé par un Alain Chabat à la barbe longue et blanche est un PDG d’entreprise, con, hautain et totalement déconnecté de sa mission première qui se prend quelques us et coutumes interlopes du monde des adultes en pleine face. Heureusement, les enfants lui sauveront la mise et lui donneront une petite leçon d’humilité. Un joli conte de Noël made in France étincelé de touches parcimonieuses d’humour absurde et d’une pincée d’ironie tendre. Dépaysant. (YH)

Le Drôle de Noël de Scrooge - Robert Zemeckis

Adapté d’un conte du romancier Charles Dickens intitulé A Christmas Carol, Le Drôle de Noël de Scrooge réemploie une figure connue, déjà furtivement introduite dans Le Pôle Express. Celui-ci revient donc en tant que personnage à part entière, en une incarnation archétypale de l’avarice et de la misanthropie. Construit sous la forme d’un voyage dans le temps, le film explore l’existence du protagoniste par le biais de confrontations successives avec les spectres de ses passé, présent et futur. Autant d’allégories qui, crescendo, mènent le vieillard à une rédemption en phase avec la notion d’heureux partage, censée caractériser le réveillon de Noël au sein de cette Angleterre dix-neuvièmiste. (SD)

Noël tragique (Black Christmas) - Bob Clark

Dans un campus universitaire canadien, un groupe de jeunes filles entend passer les fêtes de fin d’année entre-elles. Bien que seules dans la place, elles reçoivent bientôt des coups de fils anonymes avant que certaines d’entre elles se volatilisent bientôt sans laisser de traces.

Film méconnu et slasher movie avant l’heure, devenu culte voire séminal par le réalisateur du Mort Vivant, Bob Clarck, Noël tragique pose une série de motifs cinématographiques qui vont faire école, voire définir un sous-genre plus que fécond : le sérial killer méticuleux (mais qui ne porte pas de masque) qui appelle ses futures victimes, la caméra en mode subjectif. Autant de caractéristiques reprises et magnifiées par quelques maitres de l’horreur tels John Carpenter (Halloween, La nuit des masques) ou Wes Craven (avec la franchise Scream).

Bad Santa - Terry Swigoff

Quelque part entre la direction d’Intolérable cruauté et Ladykillers, les frères Coen produisent une proposition irrévérencieuse de leur compère Terry Swigoff. Comédie outrancière, Bad Santa récupère les codes du film de Noël en faisant coexister dans une même bande-son aussi bien standards étasuniens des fifties que musiques classiques, en un mélange des genres des plus kitsch et décloisonnant. C’est donc sur fond de Bing Crosby, Dean Martin, voire Dmitri Chostakovitch et Georges Bizet qu’est développée la mue psychologique d’un cambrioleur alcoolique qui a fait de l’instrumentalisation cynique de Noël son cœur de métier. (SD)

Le Noël des petits

En chansons

Anne Sylvestre - Les fabulettes - vol.9 : Joyeux Noël

Avec cet album de Noël d'Anne Sylvestre, l’ambiance de la fête est au rendez-vous ! Mais avec un regard personnel, celui de l’auteure qui s’adresse à chaque enfant en particulier avec beaucoup d’imagination. 14 chansonnettes et petites histoires s’entremêlent. Les musiques sont construites sur la ritournelle et les textes situent Noël dans un contexte toujours actuel et adapté aux enfants. Un vent de fraîcheur souffle sur la manière d’aborder ce moment réjouissant, sans pour autant en trahir l’esprit de la fête. Anne Sylvestre sort de tout formalisme avec gaieté et opte pour un vrai « Joyeux Noël » qui vient du cœur ! Dès 3 ans. (ND)

Nathalie Soussana - Un Noël aux Antilles et en Guyane

Dans la collection "Comptines du monde" des éditions Didier Jeunesse, voici un recueil de 12 chansons de Noël antillaises et guyanaises, qui mêlent joyeusement cantiques revisités et tradition créole. Ici, c’est sous le soleil et la chaleur de l’été que l’on célèbre l’arrivée du divin enfant. Les chants interprétés par Dédé Saint-Prix, Sylviane Cedia et Marie-Joëlle Hippomène, rythment les fêtes de fin d’année et nous entraînent dans la danse. Livre-CD illustré pour les enfants à partir de 4 ans. (ND)

Aldebert - Les enfantillages de Noël

Aldebert, auteur bien connu du jeune public francophone d’aujourd’hui, a concocté un album spécial Noël avec des chansons aux textes bien pensés, tantôt drôles, tantôt émouvants, et aux musiques de styles variés. On peut y entendre des classiques réadaptés, mais aussi des chansons originales qui changent un peu des chants de Noël habituels. Avec la participation exceptionnelle de Jean-Pierre Marielle (dans le rôle du père Noël !), Michaël Gregorio, Florent Marchet et Pauline Croze. Un album-CD illustré pour petits et grands dès 6 ans. (ND)

En contes

Stéphane Daniel - L’énigme du Père Noël

L'énigme du Père Noël est un livre-CD qui regroupe 24 petites histoires illustrées pour attendre patiemment Noël. Elles se lisent et s'écoutent comme un calendrier de l'Avent avec, pour chaque soir une histoire... et une surprise à découvrir ! Chacune d'elles, racontée avec tendresse par Pierre Richard et illustrée par Nathalie Choux, met en scène un animal différent. Cette année, à la veille de sa tournée, le Père Noël a une fois de plus oublié quelqu’un ! Avec l'aide de Troll, son petit lutin, il va tout mettre en œuvre pour trouver cet oublié de Noël. Bien sûr, l’identité de celui-ci sera dévoilée dans la toute dernière histoire, celle datée du 24 décembre... Dès 3 ans. (ND)

Jean de Brunhoff - Babar et le père Noël

Ce classique de la littérature pour enfants, écrit et illustré par Jean de Brunhoff, conte les aventures de Zéphir, Arthur, Pom, Flore et Alexandre. Les petits éléphants adressent une lettre au Père Noël pour lui demander de leur rendre visite. Car dans leur royaume, le mythique personnage n'existe pas. Restant sans nouvelles de sa part, Babar décide de partir à sa recherche. L'histoire est racontée par Natalie Dessay, qui joue tous les personnages, et mise en musique par la pianiste Shani Diluka, qui interprète des airs de Saint-Saëns, Satie, Debussy, Ravel, Bizet et, bien sûr, Poulenc qui composa son "Histoire de Babar" dans les années 1940. Un livre-CD illustré destiné aux enfants dès 4 ans. (ND)

Emma Chedid-Advenier - Le garçon transparent

Belle histoire que celle de ce garçon transparent qui a du mal à trouver sa place et à exister aux yeux de ses parents, jusqu'au jour où il rencontre le... Père Noël. Celui-ci, fâché de cette situation, embarque l'enfant sur son traîneau pour lui faire découvrir le monde et finalement lui faire retrouver ses émotions, ses rêves et ses désirs. Grâce au clairon que le Père Noël offre au garçon, tout va basculer, personne ne pourra plus l'oublier. Une histoire pleine de tendresse, racontée et chantée par Julie Depardieu. Album-CD illustré grand format pour les enfants à partir de 6 ans. (ND)

En films d'animation

Le Pôle Express - Robert Zemeckis

Dans Le Pôle Express, Robert Zemeckis introduit déjà une figure marquante de son univers filmographique avec l’apparition du Scrooge, anti-héros dickensien à la fois avare et aigri, parfaite antithèse des valeurs humanistes qu’on prête communément à Noël... exception faite du consumérisme qui en est le pendant. A l’opposé d’un tel spectre, l’innocence et le ravissement de jeunes aventuriers, héros – parfois sceptiques néanmoins – de ce road movie ferroviaire tant initiatique qu’onirique à destination du Pôle Nord, premier film de l’histoire du cinéma intégralement réalisé en motion capture. (SD)

L’Étrange Noël de Mr. Jack - Henry Selick

Film d’animation musical écrit par Tim Burton et réalisé par Henry Selick, L’Etrange Noël de M. Jack opère une improbable synthèse entre les fêtes d’Halloween et de Noël, deux concepts pour le moins antinomiques. Tout entière basée sur la mécompréhension des fondamentaux associés à la naissance du messie chrétien, appréhendés à travers le prisme horrifique des habitants d’Halloween Town, l’œuvre s’épanouit en un jeu de contrastes permanent entre ses dialogues, ses décors animés et sa bande-originale signée Danny Elfman, lequel endosse également le rôle de Jack Skellington lors de ses passages chantés ! (SD)

Ont contribué à cette médiagraphie : Manu Bollen, Geoffrey Briquet, Simon Delwart, Nathalie Droeshaut, Jean-Jacques Goffinon, Yannick Hustache, Thierry Moutoy et Nathalie Ronvaux.