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Refuges et abris
Une médiagraphie consacrée aux cabanes, refuges et abris à travers les collections Jeune public, Documentaire et Fiction
Green Boys (2019) de Ariane Doublet
Accueil, amitié, havre de paix. Voilà ce que découvre Alhassane, jeune Guinéen récemment arrivé en Normandie, au contact de Louka, treize ans. Symbole de cette relation très forte qui se construit et les unit, une cabane, bâtie ensemble selon la tradition africaine, en haut des falaises qui surplombent la mer. Ado éprouvé et enfant un brin poète y tissent des liens très solides, échangent sur leurs connaissances, leurs parcours respectifs. La présence discrète de la caméra invite à la curiosité plutôt qu’à la peur. Une cabane refuge où chaque protagoniste est habité par un sens aigu de l’altérité. (MB)
GREEN BOYS
Bibliothèque publique (2021) de Clément Abbey
Clément Abbey part à la découverte de la Bibliothèque publique d’information de Paris en prenant le parti d’interroger ses usagers. Refuge hors du temps, elle accueille toutes les catégories sociales, recèle tous les répertoires culturels. Chacun s’approprie le lieu pour se cultiver, se rencontrer, ou même se reposer… La force du réalisateur est d’avoir su faire advenir cette magie par l’image, lorsque les yeux pétillent devant un livre, que des mains chorégraphient une musique entendue au casque, que des visages s’illuminent devant une vidéo. Un véritable microcosme foisonnant filmé avec amour et humilité. (MB)
BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE
Les trois petits cochons moustachus (2015) de Aimée de La Salle
Album-CD illustré - Dès 2 ans
Trois petits cochons moustachus, Mix, Max et Mux, prennent leur envol et s’en vont découvrir le monde. Alors que Mux, le plus sérieux des trois, bâtit une maison en briques pour se protéger du loup, Mix et Max profitent de cette nouvelle liberté pour prendre du bon temps et, le soir venu, construisent à la hâte leurs logis, l’un en paille et l’autre en brindilles. Quand le loup affamé arrive, il ne souffle pas sur les maisons, non, il lâche un pet retentissant ! Une version détournée et rigolote du célèbre conte, racontée et chantée par Aimée de La Salle, accompagnée des sonorités pétillantes du vibraphone. (ND)
LES TROIS PETITS COCHONS MOUSTACHUS
La Trilogie de la cabane (2000-2016) de Éric Pauwels
De 2000 à 2016, le cinéaste Éric Pauwels a réalisé depuis la cabane au fond de son jardin de Forest (à Bruxelles) trois films-essais dans lesquels les images et les mots se cherchent, finissent par se trouver, tout en veillant à ce que jamais les uns ne colonisent les autres. « Le cinéma que j’aime, c’est un cinéma d’artisans, de solitaires, de peintres presque. Un cinéma de regard, de pensée, de partage plutôt que le cinéma du pouvoir et du spectacle. » (Pauwels). La petite cabane au fond de la parcelle est un lieu ouvert sur le monde ; un endroit pour rêver, lire et écrire ; un point d’ancrage d’où partir et où revenir. Le creuset de son cinéma. (PhD)
LA TRILOGIE DE LA CABANE
Bulle et Bob dans la cabane (2021) de Natalie Tual
Album-CD illustré - Dès 3 ans
Bulle et Bob, une petite soeur et son grand frère sont chez leur grand-mère pour quelques jours. Ils passent leur temps au fond du jardin dans un endroit qu’ils adorent, la cabane ! Un petit coin de paradis rien que pour les enfants, dans lequel ils s’amusent à pêcher des poissons imaginaires avec des cannes bricolées, jouent avec les fleurs, dévorent des livres blottis sur des coussins douillets, laissent libre cours à leurs rêves et à leurs rires. L’histoire, joliment illustrée, est accompagnée de ritournelles tendres et malicieuses qui participent pleinement au développement de cet univers si précieux de l’enfance. (ND)
BULLE ET BOB DANS LA CABANE
La Maison démontable [One Week] (1920) de Buster Keaton et Eddie Cline
Un couple de jeunes mariés se voit offrir un terrain et une maison en kit. Comme pour les meubles d’une célèbre firme suédoise de notre époque, suivre les instructions de montage n’est pas toujours aisé – surtout lorsqu’un rival éconduit renumérote les caisses de pièces détachées pour semer le trouble ! En résulte une maison de traviole, déconstruite, presque cubiste dont la porte d’entrée se retrouve à l’étage et qui lors d’une tempête se met à tourner sur elle-même comme un manège. Inspirés par un film de promotion pour les maisons préfabriquées, Keaton et Cline mettent en scène une architecture qui, plus qu’un décor, devient un personnage à part entière, dans « un comique de l’espace, de la relation de l’homme aux objets et au monde extérieur » (André Bazin). (PhD)
BUSTER KEATON: L'INTÉGRALE DES COURTS MÉTRAGES - 2
Last Days (2005) de Gus Van Sant
Blake est un musicien pop en pleine gloire, mais aussi en pleine crise psychologique. Il utilise sa maison comme refuge pour se couper du monde extérieur et de son entourage. Il y vit comme un fantôme.
Gus Van Sant filme cette habitation comme un labyrinthe représentant l’état mental tourmenté du protagoniste. Ce lieu vit au rythme de son propriétaire, où le temps parait suspendu. Ici, la maison est une extension de l’état intérieur de Blake. (JDL)
LAST DAYS
Smoke Sauna Sisterhood (2023) de Anna Hints
En Estonie, le sauna à fumée est un lieu sacré, où l’on se purifie. S’y laver est une bénédiction. C’est un lieu des soins du corps et de l’esprit. On y fait des confidences, on se met à nu au propre comme au figuré. Au fil des saisons, le film expose une petite communauté de femmes – ou sororité – qui se tisse.
« Le parti pris de ne pas voir les visages de celles qui racontent en s’attardant uniquement sur leurs corps transpirants, permet d’accéder aux histoires les plus intimes, d’accepter la crudité de certains récits. Ici, dans le huis-clos du sauna, dans cette proximité hors du temps, il est possible de parler de tout ce qui est inscrit au plus profond des corps, de la naissance à la mort. » – Éva Tourrent, responsable artistique de Tënk.
SMOKE SAUNA SISTERHOOD
L'Innocence (2023) de Hirokazu Kore-eda
Construit en trois volets, le récit se déploie autour d’une série d’incidents impliquant deux écoliers, Minato et Yori. La clé du mystère toutefois ne réside pas dans les évènements eux-mêmes, mais dans le lien qui unit les deux garçons : un amour naissant et inavouable. Kore-eda filme ainsi l’écart, la dissonance du monde des adultes avec celui des enfants.
Loin du manichéisme qui en ferait les garants d’une pureté intacte, le cinéaste met en questions une société traversée par la honte et ses refoulements. Malgré leur grâce solaire, Yori et Minato mentent, s’esquivent, seuls moyens pour eux de résister aux figures d’autorité qui, tout en cherchant à les protéger, échouent à leur offrir les conditions d’un épanouissement véritable. L’espace de liberté ne vient donc pas de l’école ni de la famille, mais d’ailleurs : au bord d’une voie ferrée désaffectée, au milieu des champs en friche, les garçons s’approprient un wagon abandonné. Entre réel et imaginaire, ce refuge façonné selon leur fantaisie leur offre enfin ce qui leur manque : un lieu où tomber les masques. (CDP)
L'INNOCENCE
Take Shelter (2011) de Jeff Nichols
Curtis LaForche, Américain moyen de l’Ohio rural, menait une vie paisible avec sa femme et sa fille jusqu’à ce qu’il soit victime de phénomènes qu’il ne peut expliquer ni exprimer. De jour comme de nuit, il est tourmenté par des cauchemars violents et par des visions apocalyptiques venant du ciel. L’état de l’homme, en proie à des bouffées d’angoisse et au comportement de plus en plus étrange – d’autant qu’il est peu disert – inquiète tous ses proches et fragilise son couple.
Bien que sa mère ait été diagnostiquée schizophrène paranoïde et que Curtis s’interroge sur sa santé mentale, il a pourtant la « sensation » que « quelque chose de terrible » va arriver. Dès lors, il n’aura de cesse d’agrandir l’abri anti-tempête de son jardin pour sauver sa famille d’un monde dont il perçoit les signes de délabrements.
La force de cette fable dramatique et fantastique de Jeff Nichols, sobrement mise en scène, tient à sa manière de relier l’intime et le collectif, l’état d’un individu et celui d’une société en dépression, la crise du couple et celle d’un pays.
Note : Jeff Nichols avait entamé l’écriture du film en 2008 (en pleine crise financière mondiale) alors qu’il était jeune marié, lui-même pris d’angoisse par rapport à sa nouvelle situation familiale. (MR)
TAKE SHELTER
Home (2008) de Ursula Meier
« Cette fois ils arrivent ! » grogne la mère de famille. « C’est une affaire de jours ! », se lamente-t-elle encore. Mais d’où provient l’origine de ces complaintes ? De pelleteuses, d’hommes de chantier, venus terminer la mise en service d’une autoroute désaffectée depuis une dizaine d’années et qui jouxte la maison dans laquelle elle, son mari et ses trois enfants vivent harmonieusement. Un refuge, un havre de paix qui va progressivement et bruyamment être goudronné. Arriveront-ils à s’adapter dans ce nouvel horizon ou vont-ils lentement s’isoler, s’emmurer dans le silence et la folie ? (StS)
HOME
L'Homme sans passé (2002) de Aki Kaurismäki
Un container aménagé, à l’intérieur duquel résonne un vieux juke-box diffusant un morceau interprété par Blind Lemon Jefferson, bluesman américain dont on ne connaît pas grand-chose du parcours. Nous nous trouvons dans le refuge improvisé de M., personnage dont on ignore tout également. Il a perdu la mémoire à la suite d’une sordide agression. Un homme sans nom et sans passé qui tente de survivre ou de ressusciter avec l’aide d’un groupe de personnes exclues de la société. Arrivera-t-il à de nouveau éclore comme un muguet, symbole de la Finlande, pays dans lequel se déroule cette belle fable humaniste ? (StS)
L'HOMME SANS PASSÉ (THE MAN WITHOUT A PAST)
Une médiagraphie réalisée avec les contributions de Manu Bollen, Jean De Lacoste, Philippe Delvosalle, Catherine De Poortere, Nathalie Droeshaut, Stanis Starzinski et Marc Roesems.
Image de présentation : La_cabane_au_fond_du_bois © Emmanuel Huybrechst