Première oeuvre marquante du cinéma libéré, ce film fut réalisé à l'initiative du Comité de libération du cinéma français (CLCF), groupement de résistance cinématographique composé majoritairement de militants et de sympathisants communistes. Du 29 au 26 août, les cameramen quadrillèrent la capitale française pour couvrir les temps forts de sa libération. L'écrivain et scénariste Pierre Bost écrivit le commentaire, lu par l'acteur Pierre Blanchar. Les opérateurs filmèrent avec talent le Paris insurrectionnel, hérissé de barricades. Leur travail fut facilité par les Parisiens qui se prêtaient au jeu de la caméra, participant dans la joie à la coproduction de cet événement à forte charge symbolique orchestré par le commandement des FFI (Forces françaises de l'intérieur).
Le film est développé, tiré, monté au fur et à mesure dans un laboratoire aux mains du Réseau de la résistance du cinéma. Projeté dans la capitale dès le 29 août 1944, le documentaire reçut un accueil enthousiaste et il fit une tournée triomphale en province, en Grande-Bretagne, aux États-Unis. Cet accueil unanime permit au CLCF d'asseoir sa légitimité dans le monde du cinéma, d'en revendiquer le contrôle et de prendre pour un temps la direction des actualités filmées.
"Dans sa double dimension de document et de monument, "La Libération de Paris" révèle à la fois le déroulement des combats et l'événement politico-symbolique dans lequel il s'inscrit. Ce film matriciel, dont les images n'ont cessé d'être recyclées, contribua durablement à fixer un imaginaire de l'insurrection parisienne." Sylvie Lindeperg
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LE CINÉMA DE LA RÉSISTANCE
